Les infirmiers sont unanimes. Il y a un déphasage entre ce qui est écrit sur les textes et la réalité du terrain. Selon Mballo dia Thiam, cette affaire pose la question de la responsabilité médicale de l’infirmier surtout avec « les infirmiers qui se comportent comme des médecins là où il n’y a pas de médecins. Les sages-femmes comme des gynécologues ».
Pourtant, la pratique infirmière au Sénégal est régi par un arrêté en date du 25 février 1989 qui fixe la nomenclature des actes professionnels aux auxiliaires médicaux. Malheureusement, « nous exerçons sur la base d’une réglementation vieille de 32 ans, et sur laquelle il n’est nulle part mentionné que les infirmiers chefs de postes ont le droit de prescrire une ordonnance. Certains n’en reviendront pas au vu de ce qui se fait en pratique », se désole le vice-président de l’Association nationale des assistants infirmiers diplômés d’Etat du Sénégal (Anaides).
Ousseynou Kama pense qu’il faut engager des réformes approfondies pour adapter la pratique infirmière avec l’actuelle situation dans notre système de santé. D’où l’exigence d’une réforme approfondie. Et c’est de mettre en place un cadre juridique avec la création de l’ordre des infirmiers « pour une meilleure définition du champ d’exercice de la profession d’infirmier ».
Parce que, et comme le dit le secrétaire général du syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale, « tant que le texte existe, tant qu’il n’est pas revisité, il est d’application ». C’est pourquoi dans ce syndicat, « On se bat pour revisiter la nomenclature des actes. Et la création des ordres pour tous les corps. On ne on peut pas donner des fonctions à des gens sans les protéger. On a toujours demandé à l’état de revisiter la nomenclature de ces actes ».
Maïmounatou (Infomed Magazine)