Le rideau s’est levé mardi sur la 10e édition du Salon international de la santé et du matériel médical de Dakar (SISDAK), conjointement organisé avec la 5e édition de l’OCI Santé Expo. L’événement, qui se tient du 15 au 19 avril au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES), met en lumière un thème d’une actualité brûlante : « La santé, vecteur de développement économique des pays de l’OCI ».
À l’ouverture, le ministre sénégalais de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, a souligné l’importance stratégique du secteur sanitaire dans la dynamique de croissance des nations.
« La santé constitue un capital inestimable. Lorsqu’elle est protégée et valorisée, elle devient un levier puissant pour impulser le développement socio-économique », a-t-il déclaré devant un parterre de responsables institutionnels, experts et partenaires internationaux.
Pour le Dr Sy, la santé ne peut plus être considérée uniquement comme un enjeu social ou humanitaire : elle est un pilier essentiel dans l’architecture du progrès national. En assurant une meilleure productivité des populations et en réduisant les pertes économiques dues aux maladies, elle contribue activement à la performance globale des pays.
Des défis communs pour les États membres de l’OCI
Le ministre a toutefois rappelé que les systèmes de santé des pays membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) sont confrontés à de nombreux défis. Il cite notamment les lacunes dans l’accès à des soins de qualité, la nécessité de renforcer la digitalisation, les efforts à fournir pour la normalisation des produits pharmaceutiques et l’amélioration de la distribution des équipements médicaux.

« Ces enjeux complexes exigent des réponses coordonnées, innovantes et solidaires entre les pays membres », a insisté le ministre.
Dans ce contexte, le SISDAK se positionne comme une plateforme stratégique pour promouvoir les échanges d’expertise, la coopération sud-sud et l’investissement dans les industries de la santé.
Le Maroc, invité d’honneur engagé pour la coopération islamique en santé
Le Royaume du Maroc, désigné invité d’honneur de cette édition, a marqué l’événement par la voix de son ambassadeur au Sénégal, Hassab Naciri. Ce dernier a salué cette distinction comme le reflet d’une coopération solide et constante entre les deux pays, mais également entre le Maroc et l’ensemble de la communauté de l’OCI.
« Le Maroc est honoré de contribuer à cette dynamique. La coopération islamique en matière de santé est un levier stratégique pour faire face à nos défis communs », a affirmé le diplomate.
Il a énuméré plusieurs priorités qui méritent une attention collective : l’accès à la couverture sanitaire universelle, le renforcement des soins de santé primaires, la promotion de la production pharmaceutique locale, ainsi que la lutte contre les maladies transmissibles et chroniques.
Investir dans la santé, investir dans l’avenir
Pour M. Naciri, investir dans le secteur de la santé dépasse la simple amélioration du bien-être. Il s’agit d’un choix stratégique à long terme pour renforcer les bases économiques des pays.
« Une population en bonne santé est plus productive, plus résiliente et mieux préparée à contribuer activement au développement », a-t-il martelé.
« La santé ne doit pas être perçue comme un coût, mais bien comme un investissement rentable, au service de la croissance et de la stabilité ».
Le diplomate marocain a réaffirmé l’engagement de son pays à poursuivre sa coopération avec les pays frères, dans un esprit d’échange et de réciprocité. Il a également souligné que ce salon incarne la volonté collective de construire des réponses africaines et islamiques aux enjeux sanitaires mondiaux.
Le SISDAK : une vitrine d’innovation au service des populations
Organisé dans un contexte de post-pandémie et de quête accrue de souveraineté sanitaire, le SISDAK 2025 ambitionne de jouer un rôle catalyseur dans l’évolution des politiques de santé des pays membres de l’OCI. Expositions, panels d’experts, ateliers techniques, rencontres B2B… autant d’activités qui témoignent d’une volonté partagée d’échanger, d’innover et de bâtir des ponts durables entre les acteurs du secteur.

Au-delà de la vitrine technologique qu’il représente, le salon s’inscrit dans une logique de solidarité interétatique et de développement endogène. Le choix du thème reflète ainsi une prise de conscience croissante : la santé n’est plus seulement une priorité nationale, mais une exigence stratégique pour le développement harmonieux du continent et du monde islamique.
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