Le Nobel de médecine 2023 a été décerné ce lundi à la Hongroise Katalin Kariko et à l’Américain Drew Weissman pour leurs découvertes dans le champ de l’ARN messager. Leurs travaux ont permis de trouver un vaccin contre la Covid-19, rapporte l’AFP
Ils ont été récompensés pour « leurs découvertes concernant les modifications des bases nucléiques ayant permis le développement de vaccins ARNm efficaces contre le COVID-19″, a annoncé le jury. »Grâce à leurs découvertes révolutionnaires, les lauréats de cette année ont fondamentalement changé notre compréhension de la manière dont l’ARN messager interagit avec notre système immunitaire », écrit le jury du Prix Nobel.
« Ils ont contribué au développement à un rythme sans précédent de vaccins durant l’une des plus grandes menaces pour la santé humaine des temps modernes. »
Selon l’Agence France Presse, Katalin Karikó, 68 ans, a occupé jusqu’en 2022 le poste de vice-présidente chez BioNTech, qui a développé avec Pfizer un vaccin à ARNm contre le COVID-19. Elle est depuis consultante auprès de l’entreprise. Elle est aussi professeur à l’université de Szeged, en Hongrie, et à l’université de Pennsylvanie. Drew Weissman, 64 ans, autre spécialiste reconnu de la technologie ARNm, est lui aussi professeur à l’université de Pennsylvanie. Les deux collègues de longue date ont déjà remporté plusieurs récompenses prestigieuses pour leurs recherches, dont le prix Lasker Award en 2021, souvent considéré comme un précurseur du Nobel.
Leurs découvertes décisives remontent à 2005. La technique de l’ARN messager permet d’incérer dans l’organisme des extraits d’instruction génétique et donc de « commander », en quelques sortes, nos cellules pour qu’elles se défendent face à un virus. Les deux chercheurs ont découvert comment produire cet ARN messager in vitro et ne pas déclencher d’attaque de notre système immunitaire lors de l’introduction dans l’organisme. Les premiers vaccins à ARN messager contre le Covid-19 ont ensuite été fabriqués en 2020 par les laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna.
« Incroyable », a réagi Katalin Kariko contactée par la radio suédoise SR. Ses premières pensées sont allées vers sa mère.
« Il y a déjà dix ans, elle écoutait (les annonces du comité Nobel), alors que je n’étais même pas encore professeure. Elle me disait ‘Peut-être que ton nom sera prononcé, j’écouterai quand ils feront cette annonce' », a-t-elle dit à SR.
Drew Weissman a de son côté d’abord cru à un canular lorsque « Katie » lui a annoncé la nouvelle. « J’étais assis sur mon lit, en train d’attendre », a-t-il confié à SR. « Nous nous demandions si quelqu’un était en train de nous faire une farce. »
El Hadji Ibrahima Faye
Infomed.sn