Au Sénégal, quand tu penses travailler, on te travaille et c’est après que tu finis par le comprendre.
Avec un diplôme reconnu par l’État du Sénégal après des examens organisés par le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, l’Assistant Infirmier a les mêmes obligations que l’infirmier d’État aussi bien sur plan résultats que de la prise en charge de la santé des populations.
Chaque année, un concours est organisé par ce même ministère pour la formation d’une nouvelle promotion.
Ceux qui réussissent au concours sont répartis entre le Centre Régional de Formation en Santé de Kolda et celui de Matam.
Ceux-là qui n’ont pas eu la chance de réussir au concours vont pour certains intégrer la formation payante dans les écoles privées.
Au bout de deux ans à faire la navette entre les salles de cours, les hôpitaux, les centres de santé et postes de santé, il faut à présent passer à nouveau un examen d’État par le ministère pour obtenir la certification qui se fait en deux phases. Il faut d’abord faire l’écrit puis rester des mois à attendre les résultats. Ceux qui réussissent à cette phase doivent encore faire les pratiques dans l’espoir de devenir officiellement Diplômé Assistant Infirmier d’État. Nous parlons ici d’un examen d’État qui est national.
Après tant de sacrifices, tant de nuits blanches…
Une fois le diplôme en poche, l’État t’annonce que désormais, c’est à toi d’aller à la recherche d’un travail malgré le manque de personnel que manifeste la mauvaise prise en charge des patients dans nos structures de santé.
Bonjour à l’exploitation pour ceux-là qui n’ont pas des relations dans nos institutions pendant que des sans diplômes parviennent à se faire des contrats dans l’ombre.
Trois cas se présentent souvent :
_Rejoindre un Centre Hospitalier Régional où on te fait faire des stages professionnels pendant des années avec des motivations sordides qui tournent mensuellement aux voisinages de 50.000 FCFA.
_Rejoindre un Centre de Santé où pour la plupart, tu ne reçois pratiquement rien.
_Rejoindre un poste de santé où tu vas travailler 24h/24, 7jours/7 sans l’espoir de voir ta famille pendant des mois pour des motivations qui peuvent varier mensuellement selon les comités de 30.000 fcfa à 70.000 fcfa. Et à noter aussi que dans la plupart de ces postes, c’est en permanence des conflits d’intérêt entre des personnes de la même corporation (un dossier qui sera traité dans une autre publication).
ET VOUS SAVEZ LE PIRE DANS TOUT ÇA ?
Les Assistants Infirmiers d’État, malgré les postes nominatifs n’ont juridiquement et officiellement aucune possibilité d’avancement sur la pyramide sanitaire. Ils sont les esclaves de la santé au Sénégal.
Ceux qui ont les moyens vont faire une autre formation dans les écoles privées pour obtenir le diplôme d’Infirmier d’État et pour les autres, ils vont mourir au même titre d’Assistant Infirmier sans possibilité d’être un jour Technicien Supérieur dans les branches de la médicine ou de l’administration sanitaire.
Et malheureusement, avec une motivation de 50.000 FCFA, nombreux sont ceux-là qui avec des charges sur le plan familial, ne pourront pas intégrer des formations payantes.
Celui qui te dit qu’il comprend le système sanitaire du Sénégal c’est qu’on ne l’a pas bien expliqué ce qui se passe sous les projecteurs des professions.
C’est l’occasion pour inviter l’ensemble des collègues à rejoindre le bloc des Assistants infirmiers pour mener ce combat vers le reclassement des détenteurs du diplôme vers la catégorie infirmière avec une possibilité de compléter une année de formation qui sera prise en charge par l’État et la suppression de la profession sans l’oublier l’intégration des prestataires.
Mamadou CISSÉ _ Le P’tit Koldois
Diplômé Assistant Infirmier d’État
mamadoucisse841@gmail.com
Merci bien diawrine.
Tu as tout énumérés.
Vraiment c est écoeurant
La seule chose qui reste c est de rejoindre le combat vers le RECLASSEMENT
Fitima