Nous suggérons fortement au nouveau ministre chargé de la santé de (dé/re)médicaliser certains services et administrations du système sanitaire.
Médicalisation
Il faut procéder à une médicalisation de toutes les consultations curatives à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Il est inconcevable qu’au troisième millénaire, dans un pays qui forme des médecins depuis 1918 et qui compte 10 facultés de médecine avec des centaines de médecins en chômage, que face à la maladie, les populations soient consultées par un personnel autre que médical (Médecin). Les malades ne sont pas consultés par des médecins pour la plupart.
Démédicalisation
Il faut procéder à une démédicalisation de la gestion des directions des hôpitaux (EPS) et autres organisations et établissements similaires. Pour gérer un hôpital, une entreprise selon la loi sur la réforme hospitalière, on n’a pas besoin d’étudier 8 ans de médecine générale plus 5 ans de spécialisation médicale et de totaliser 15 ans d’expérience. Au Sénégal, ce sont des médecins spécialistes expérimentés qui se bousculent au portillon du CESAG et autres centres de formation pour décrocher en quelques mois le fameux sésame qui leur permettra de déserter les blocs opératoires au profit des lambris des directions d’hôpital s’ils arrivent à être dans la grâce du ministre politicien. Ce phénomène pour ne pas dire fléau traduit le mal-être et la misère des praticiens hospitaliers. Nous gagnerons à mettre les conditions afin de garder dans les soins ces praticiens à la dextérité légendaire.
Re/médicalisation
Enfin nous suggérons au ministre de la Santé d’assurer une re/médicalisation de son staff. Quoique dépeint comme un bon profil pour l’emploi, sa première sortie sur la TFM montre que notre ministre est en terrain inconnu.En effet, au-delà de la confusion faite entre urgence sanitaire et urgence médicale, Dr Ibrahima SY a institutionnalisé le discrédit vis-à-vis des médecins en répétant péremptoirement les conjectures des usagers. Le ministre s’est insurgé contre le fait que les structures de santé demandent de l’argent avant de soigner les patients. C’est un manque de respect vis-à-vis des professionnels de santé. Cet expert en santé publique doit savoir que demander de l’argent avant de soigner est légal, en dehors d’une situation d’urgence, en vertu de la loi 98 sur la réforme hospitalière. Le ministre doit savoir que certes, les urgences sont bruyantes, spectaculaires, sensationnelles…, mais elles ne sont pas les principaux maux de notre système de santé.Dr Sow Amadou
cet article manque d’arguments et d’audace