Les internes de l’hôpital Aristide Le Dantec sont actuellement confrontés à un problème de logement. Évacués de leur habitation, ils ont organisé un point de presse ce vendredi au niveau bâtiment abritant le logement des internes du Centre hospitalier national universitaire de Fann pour dénoncer l’inaction des autorités face à leur problème.
La fermeture de l’hôpital Aristide Le Dantec n’a pas encore fini de soulever un tollé. Aujourd’hui, l’association des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal a organisé un point de presse pour dénoncer « la fermeture brusque de l’hôpital alors qu’aucune mesure n’est encore prise pour reloger les internes de l’hôpital Aristide Le Dantec.»
Regroupés au niveau du bâtiment abritant le logement des internes du Centre hospitalier national universitaire de Fann, Dr Assane Diouf président de ladite association et ses camarades ont dénoncé les conditions dans lesquelles vivent actuellement les internes de l’hôpital Aristide Le Dantec. « Quand la fermeture de l’hôpital a été annoncée, alors que les internes y avaient un logement, le premier constat que nous avons fait est qu’on ne nous a pas impliqués dans le processus. Aucune réunion n’a été organisée pour échanger avec nous afin de savoir comment et où nous serons relogés. C’est quelque chose que nous déplorons vraiment », fait savoir Assane Diouf.
Pour légitimer leur revendication, Assane Diouf revient sur le processus qui fait d’un médecin un interne. De fait, il rappelle que « l’interne est un médecin, un pharmacien ou psychiatre. Ce sont alors des gens, poursuit-il, qui ont été recrutés sur la base d’un concours, très sélectif d’ailleurs. Ils sont ensuite affectés dans les hôpitaux où ils deviennent des internes. Et le décret présidentiel qui régit le concours stipule que l’hôpital où travaille l’interne doit lui offrir un logement. A défaut de quoi, il doit lui payer une indemnité de logement.»
Ces internes réclament également les arriérés et indemnités que leur doit l’Etat du Sénégal avant qu’ils ne libèrent leurs logements. « Comment on peut faire sortir les gens de leurs habitations sans pour autant leur proposer quelque chose en retour, sans leur payer leur dû », s’interroge le président de l’association des internes et anciens du Sénégal. Et d’ajouter : « Tout le monde sait que trouver un logement à Dakar, c’est un calvaire.»
Faisant ainsi savoir que seul le Centre hospitalier national universitaire de Fann a un internat à l’heure actuelle, Dr Assane Diouf profite pour demander aux autorités la réfection de ce bâtiment qui, dit-il, est dans un état de délabrement. « L’Etat doit également offrir des logements dans d’autres hôpitaux. L’internant est très important dans la formation d’un interne puisque cela lui permet de bien suivre les malades même tard dans la nuit ensuite et de rentrer facilement se coucher », soutient-il.
Par ailleurs, ces internes, au nombre 73, dénoncent également la fermeture de leur restaurant, mais surtout la bibliothèque où, informe leur président, ils avaient des livres très importants qui contribuent beaucoup à leur formation. « Ces bouquins ont été mis dans des caisses. L’on se demande alors comment allons-nous faire pour avoir accès à ces documents pendant cette durée de reconstruction de l’hôpital », soutient le président.
Après la fermeture de l’hôpital, le 15 août passé, le ministère de la Santé et de l’Action sociale avait publié un plan de redéploiement des agents de santé de la structure. A cet effet, Assane Diouf informe que c’est hier, 25 août, que les premières notes d’affectation leur ont été parvenues. Il ajoute que durant tout ce temps d’attente, ils étaient en chômage technique. Alors que, dit-il, les internes suivent une formation qui a une durée bien limitée, c’est-à-dire 4 à 5 ans. « Perdre seulement un jour peut peser sur leur formation », fait-il savoir.
Le président de l’association des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal informe aussi qu’ils ont engagé des discussions avec le ministère de la Santé et de l’Action sociale pour qu’il fasse quelque chose par rapport à leur situation. Mais à l’en croire, il n y a que des promesses de la part du ministère. Toutefois, il informe que ce point presse n’est qu’une alerte avant passer à d’autres actions pour mieux se faire entendre.
Par: Ibrahima Minthe Infomed Magazine