Israël a récemment détecté son premier cas d’infection à la COVID-19 et à la grippe chez une même personne. Aussitôt , des médias et des internautes ont baptisé cette co-infection « flurona ». Pour autant, des experts canadiens en virologie et en microbiologie rappelle qu’elle ne constitue pas une nouvelle maladie ni une nouvelle mutation du coronavirus.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des rapports de cas et des études documentant la co-infection de la grippe et de la COVID-19 dans le monde ont été publiés dès le mois d’avril 2020
. L’agence onusienne précise d’ailleurs que « lorsque la grippe et le coronavirus co-infectent le même individu, cela ne se traduit pas nécessairement par l’émergence d’une nouvelle entité pathologique ».
Au Canada, le microbiologiste clinicien et chef de la division de microbiologie des services de laboratoire de l’Est de l’Ontario, le Dr Marc Desjardins, partage cet avis : « Il faut arrêter de penser que lorsque les deux virus sont présents chez la même personne, cela va créer un nouvel hybride ou un nouveau virus. Ça ne se fait pas, ça; c’est impossible. »
De son côté, la Dre Anne Gatignol, virologue et professeure titulaire au Département de médecine et au Département de microbiologie et immunologie de l’Université McGill, à Montréal, estime que « l’expression flurona
peut induire la population en erreur ». « Il existe de très nombreuses co-infections de virus. […] On a toujours parlé de co-infections quand on les caractérise. Donc, je pense que donner un nom différent à une co-infection ne va rajouter que de la confusion dans le public », explique-t-elle.
L’OMS recommande d’ailleurs l’appellation co-infection grippe et COVID-19
et indique que pour le moment le nombre de cas de co-infection COVID-19 et grippe reste relativement faible
. Néanmoins, elle attend aussi des preuves supplémentaires pour mieux comprendre les interactions entre les deux virus
et leurs répercussions sur les personnes vulnérables.
Bastien DAVID avec Radio Canada