Nous revenons pour la deuxième partie de la sensibilisation contre l’anévrysme cérébral vous parler de ses symptômes, du diagnostic et du traitement. Nous avions déjà parlé de sa définition et de ses facteurs de risques dans la première partie.
Saviez-vous que septembre est le mois de sensibilisation sur l’anévrysme cérébral ?
I. Symptômes :
Deux situations peuvent se présenter :
- Anévrysme non rompu
Dans cette situation la maladie est asymptomatique dans presque tous les cas. C’est à dire qu’il n’y a aucun symptôme en relation avec la maladie. Dans de très rares cas des signes oculaires comme un œil qui ne s’ouvre plus peuvent apparaître mais malheureusement dans cette situation il n’existe presque aucun signe d’appel pour suspecter la maladie. Ce qui constitue un danger puisque le malade porte quasiment une épée de Damoclès permanente sans le savoir.
2. Anévrysme rompu
C’est malheureusement le mode de révélation le plus fréquent et les symptômes ne peuvent être ignorés. Cette rupture est déclenchée le plus souvent par un effort physique (sport, rapport sexuel, défécation, etc.) ou alors un stress aigu (émotion importante, accès de colère, etc.).
Cette rupture se manifeste essentiellement par un mal de tête brutal et très violent (on parle de coup de tonnerre dans un ciel serein pour démontrer le caractère brutal). Ces maux de tête sont très souvent suivis de douleurs et d’une raideur de la nuque. Dans d’autres cas un coma ou des crises d’épilepsie peuvent révéler la maladie. Mais la situation la plus dramatique reste la mort subite qui peut survenir également après une rupture d’anévrysme.
Devant ces symptômes le médecin va réaliser un scanner cérébral qui va montrer la présence de sang dans le cerveau et également l’anévrysme qui est responsable du saignement.
Donc si vous ressentez des céphalées inhabituelles brutales et violentes il faut vous rendre à l’hôpital sans délais pour s’assurer qu’il ne s’agit pas de cette maladie. Bien entendu d’autres maladies moins graves donnent des céphalées comme la migraine…
Une fois le diagnostic posé le traitement de l’anévrysme est une urgence absolue pour éviter une récidive du saignement qui est fatal à 70%.
Il. Traitement de l’anévrysme cérébral
Deux types de traitement sont disponibles à l’heure actuelle et ils ont un même objectif : boucher l’anévrysme et éviter la récidive.
- Le traitement endovasculaire
C’est actuellement le traitement le plus utilisé puisque comportant le moins de risque. Il est fait habituellement par les radiologues et utilisés des coils (spires métalliques) qu’on introduit dans l’anévrysme pour le boucher (voir images). Pour ce traitement il n’y a pas d’opération proprement parler c’est à dire qu’on « n’ouvre pas la tête ». Le risque de complications est faible pour le traitement de l’ordre de 2 à 6 % mais peut-être sujet à des récidives à long terme. Malheureusement, il n’existe pas encore au Sénégal, faute de disponibilité de l’équipement nécessaire.
2. Le traitement chirurgical
Il est largement utilisé malgré les progrès du traitement endovasculaire. Il utilise une pince appelée clip que l’on place sur l’anévrysme pour le boucher. C’est une opération délicate du cerveau avec les risques liés à une intervention chirurgical. Le taux de complications se situe entre 7 et 9%. Il est définitif et le risque de récidive est quasi-nul. Ce traitement est disponible au Sénégal à l’hôpital Fann et à l’hôpital Principal de Dakar.
3. La prévention
C’est celle des maladies cardiovasculaires en général : éviter la sédentarité ; avoir une alimentation saine et équilibrée ; éviter le tabac et les drogues ; traiter correctement toute hypertension artérielle.
Voilà quelques rappels sur cette maladie.
Pr Mbaye THIOUB
Neurochirurgien