Les jeunes filles se font désirer au District sanitaire de Rufisque pour la vaccination contre le cancer du col de l’utérus, qui pourtant est gratuite. Une portion congrue de la cible, estimée à 52 mille filles d’âge compris entre 9 et 14 ans, a à ce jour reçu le vaccin contre Papillomavirus humain (Hpv), agent vecteur de la maladie.
« Ce sont 52 000 jeunes filles qui sont concernées par cette vaccination. Je dirais que le taux de vaccination est vraiment faible parce que tout simplement les populations ne viennent pas se faire vacciner. Pour le vaccin, ce sont deux doses à prendre dans un intervalle de six mois (…). Le constat est que pour la première dose, le taux est de 7%, et pour la deuxième, on est à 4%. C’est vraiment faible pour toute la population concernée », a déclaré mardi, Fatimatou Zahra Guèye, coordonnatrice de la Santé de la reproduction au niveau du District sanitaire de Rufisque.
Selon elle, il y a beaucoup de rumeurs concernant cette vaccination. Ce sont des rumeurs qui affectent les programmes de vaccination, non pas seulement le Hpv, mais aussi les autres types de vaccins et les autres antigènes, dit-elle. « Mais nous exhortons la population à venir se faire vacciner parce que nous ne faisons pas quelque chose qui peut nuire à la santé de la population, donc nous les rassurons», a-t-elle exhorté à l’endroit des sceptiques.
A l’ en croire, les hommes se font vacciner contre le cancer, parce que le virus se développe chez l’homme également. « Ici, on n’a pas les moyens de faire vacciner les hommes, encore moins les femmes au-delà de 14 ans, parce que le vaccin coûte cher », a enchaîné Mme Guèye pour relever le bien-fondé de la vaccination contre ce type de cancer. Pour le gynécologue obstétricien, Abdou Karim Diallo, en poste à l’hôpital Youssou Mbargane Diop, il faut tout faire pour pousser la population à s’engager dans cette lutte.
» On a la possibilité de se procurer ces vaccins qui sont gratuits, et l’autre étape, c’est à la population de la faire. Il faut insister sur l’information, dédramatiser la chose, pousser les gens à oser parler du cancer et à oser aller vers les professionnels de soins pour bénéficier des moyens de lutte ; c’est là qu’il faut insister » , a-t-il souligné. De son côté,l’administratrice de la Fondation Sococim Patricia Diagne a affirmé qu’il est nécessaire de continuer la sensibilisation des jeunes.
« On termine Octobre rose qui est un mois consacré à la sensibilisation contre les cancers du sein et du col de l’utérus, et nous avons sollicité l’accompagnement du District sanitaire de Rufisque. (…) Nous souhaitions vraiment contribuer à mieux sensibiliser ces jeunes-là contre ces maladies. Au vu des échanges, on se rend compte qu’il y a encore de nombreuses données qui ne sont pas bien maîtrisées par les jeunes » , a-t-elle noté à la fin de la rencontre.
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