Les innovations dans la prise en charge des cancers au Sénégal ont été au cœur du congrès conjoint de de la Société Sénégalaise de cancérologie (SOSECAN) et la Société sénégalaise de Radiothérapie et Physique médicale (SORP), ouvert hier, mercredi 13 décembre, à Dakar. Les acteurs ont ainsi mis le focus sur les cancers gynécologiques, plus particulièrement celui du sein devenu la première cause de mortalité au Sénégal.
La Société Sénégalaise de cancérologie (SOSECAN) tient depuis hier, mercredi, son 5ème congrès contrairement à la Société sénégalaise de Radiothérapie et physique Médicale (SORP) qui en est à son premier. Deux branches de la médecine qui travaillent sur la prise en charge des cancers. Ainsi, pour plus de résultats, ces professionnels ont tenu conjointement leur congrès sur le thème : «L’innovation en cancérologie» avec comme des sous thèmes «Cancers gynécologiques, soins palliatifs en cancérologie, cicatrisation, classification moléculaire des cancers, accessibilité financière des soins en oncologie et cancer du sein et grossesse».
Pour le Pr Hamadou Dème, chirurgien cancérologue, enseignant à l’université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, par ailleurs chef de service de cancérologie de l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye, «c’est un congrès qui permet réfléchir sur les innovations en termes de traitement, de prévention». Même si ce dernier se réjouit d’avoir plusieurs centres de radiothérapie dans le pays, il a estimé qu’il reste du chemin dans la prise en charge. «Il faut louer les efforts de l’Etat qui a rendu la chimiothérapie gratuite», a-t-il fait comprendre. Et d’avancer : «comme vous le savez, le cancer pose beaucoup de problème de santé publique. C’est un véritable fléau et actuellement c’est la première cause de mortalité dans le monde et dans nos pays il faut qu’on rende les traitements accessibles que ce soit la chimiothérapie ou la radiothérapie ainsi que les traitements chirurgicaux».
Pour le professeur Dème, une bonne partie de la chimio dans la prise en charge des cancers est gratuite. Toutefois, il a estimé que le focus doit être mis sur la prévention, afin de réduire les complications et de rendre moins couteux les soins. «Il y a des efforts à faire au niveau de la prévention. Il faut qu’on insiste et qu’on ait un plan de lutte contre le cancer. Lequel plan va permettre de faire de la prévention et de dépister les cancers à temps. Dans nos pays où nos ressources sont limitées, il est plus important de mettre le focus sur la prévention que le traitement quand on sait que la prise en charge médicale des cancers pose un véritable problème de santé publique», a-t-il fait comprendre.
Dans la prise en charge des cancers gynécologiques, qui concerne l’un des sous thèmes, des spécialistes ont avancé qu’«après la chimiothérapie, beaucoup de femmes se posent la question à savoir si elles peuvent retomber enceinte. La grossesse peut être autorisée cinq ans après la chimiothérapie. Si les facteurs de risque sont faibles, on peut autoriser la grossesse trois ans après. Le plus souvent, des patientes vont à la ménopause après une chimiothérapie, ce qui est une problématique pour que celles qui veulent une grossesse à 38 ans».
Selon le Pr Macoumba Gueye, radiothérapeute, il y a eu énormément de progrès sur la radiothérapie et grossesse. «Ce qui est possible maintenant c’est de calculer la dose reçue par le fœtus en temps réel et c’est la dosimétrie in Vivo. Au Sénégal, ce calcul existe. Ce qui nous permet de mesurer la dose sur différents points. La radiothérapie est faisable dans les mêmes conditions en mesurant la dose au niveau du sein», a-t-il dit.
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