Face à la presse, ce jeudi 06 Mai 2021, le Docteur Abdou Kader Dione, président du Collectif de Défense des Intérêts de la profession Pharmaceutique (CODIPHARM) a fustigé la précarité dans laquelle vivent les jeunes pharmaciens du Sénégal. Pour changer la donne, il invite l’autorité à satisfaire leurs revendications dans les plus brefs délais. Ce qui participera à la création d’emplois. Parmi les doléances du Codipharm, la plus importante reste l’ouverture, sans délai, des dépôts de dossiers pour les pharmaciens désireux d’ouvrir des officines de pharmacie. Ainsi, ils ont vigoureusement dénoncé cet « arrêt sans aucune raison valable » qui dure depuis plus de trois ans.
Ensuite, ces pharmaciens ont exigé l’application effective du décret 2007-1457 du 03 décembre 2007 qui préconisait l’ouverture d’une officine de pharmacie pour cinq milles habitants. Ils n’ont pas aussi manqué de demander la suppression de la commission d’études de dossiers mise en place par le ministre de la santé « de façon illégale » et qui enlève au pharmacien la possibilité de prospection de site d’installation.
Dans le même sillage, Le collectif demande également au Président de la République de ne pas signer le projet de décret « discriminatoire » qui va rendre les médicaments « encore plus inaccessibles » car durcissant les conditions d’ouverture. Selon ces pharmaciens, le seul but de ce projet de décret est l’élimination des jeunes de la course vers l’installation. Une situation qui va encore augmenter le nombre de jeunes pharmaciens en chômage. En effet, ils étaient au nombre de 517 à avoir déposé un dossier d’ouverture d’officine de pharmacie en 2018.
Le collectif de rappeler qu’il y a énormément de villes, de villages, de quartiers, de centres de santé et d’hôpitaux qui font face à un déficit ou à défaut total de pharmaciens d’officine, de pharmaciens-biologistes et/ou de pharmaciens industriels. Et que même Dakar est loin d’être satisfait en nombre de pharmacies. Une situation qui prive les populations sénégalaises du « bon médicament au bon endroit au bon moment ». Pour ne pas pousser davantage les jeunes pharmaciens à l’exil, le Codipharm exige la satisfaction de ses revendications.
En cas de non satisfaction de tous ces points soulevés, le Collectif compte, après le Ramadan, faire des sit-in et marches afin d’obtenir gain de cause.
Aissatou SOW (Infomed Magazine)