La Banque africaine de développement (BAD) et la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont signé, mercredi dernier à Abuja, un protocole d’accord de 3,56 millions de dollars US pour la mise en œuvre du Projet d’appui au développement de l’industrie pharmaceutique en Afrique de l’Ouest.
Dans un communiqué, l’institution financière indique que l’accord a été signé d’une part, par Lamin Barrow, directeur général de la Banque pour le Nigéria et par Mamadou Traoré, commissaire de la CEDEAO chargé de l’Industrie et du Secteur privé, d’autre part. Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement avait approuvé, le 24 janvier dernier, un don de 3,56 millions de dollars à la CEDEAO, pour le développement de l’industrie pharmaceutique dans la région. D’un coût total de 3,77 millions de dollars US, le projet de développement de l’industrie pharmaceutique dans la région de la CEDEAO sera financé non seulement par ce don de 3,56 millions de dollars US du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque, mais aussi par une contribution de 200 000 dollars en espèces et 400 000 dollars en nature de la Commission de la CEDEAO.
Le projet soutiendra la mise en œuvre de la réglementation relative à l’application d’une franchise de droits de douane sur les matières premières pharmaceutiques, les emballages et produits finis dans le cadre du Tarif extérieur commun de la CEDEAO, un outil de facilitation des échanges intracommunautaires. Il vise également à mettre en place un écosystème régional de réglementation pharmaceutique efficace en proposant des programmes d’assistance technique et de renforcement des capacités des autorités régionales de réglementation des médicaments. Selon Mamadou Traoré, « la production locale de produits pharmaceutiques et biologiques est devenue un impératif et une priorité régionale ainsi que la fourniture de services de prestation de soins de santé pour lesquels le soutien de la Banque africaine de développement aidera la CEDEAO à atteindre ses objectifs de développement ».
« La crise du Covid-19 a davantage exposé la fragilité de nos systèmes de santé nationaux et a provoqué des perturbations importantes dans le secteur sanitaire et pharmaceutique mondial et des chaînes d’approvisionnement. Cela souligne l’urgence d’accélérer les efforts pour assurer un niveau minimum d’approvisionnement en produits de santé », a déclaré Lamin Barrow. Toujours selon le communiqué, le projet doit permettre « d’accroître la compétitivité de l’industrie par l’amélioration des normes de qualité et des produits et de s’assurer que la région se conforme aux bonnes pratiques mondiales de fabrication de produits et fournitures pharmaceutiques ». De plus, « il contribuera aussi à renforcer les institutions de formation et les laboratoires régionaux pour garantir que les compétences requises sont disponibles pour soutenir la croissance de l’industrie à travers la région en tenant compte de l’égalité des sexes et dans le respect de l’environnement ».
De son côté, Solomon Quaynor, le vice-président de la Banque chargé du Secteur privé, de l’Infrastructure et de l’Industrialisation, a déclaré : « Pour développer l’industrie pharmaceutique, la Banque africaine de développement contribuera à développer les capacités de production locales afin d’augmenter la part de marché de la valeur de la production pharmaceutique africaine (locale et régionale) à 45-55 % d’ici 2030 ». Le projet s’aligne sur trois des cinq priorités stratégiques de la Banque africaine de développement : « Industrialiser l’Afrique », « intégrer l’Afrique » et « améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ». La Commission de la CEDEAO sera l’organe d’exécution et l’Organisation Ouest africaine de la santé sera l’agence de mise en œuvre du projet, qui s’étalera sur deux ans (2022‑2024).
Bastien DAVID