Depuis deux ans, la Covid-19 a ravi la vedette à toutes les autres maladies. Toutes les attentions sont tournées vers le SARS-Cov2. Pourtant au moment où d’autres maladies dont on a toujours su leur dangerosité continue de faire des ravages. C’est le cas du paludisme que le continent combat depuis des années alors qu’il est éradiqué ou presque sur d’autres continents.
Récemment, le Coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme, le Dr Doudou Sène se basant sur la cartographie de cette maladie au Sénégal a expliqué l’ampleur des dégâts qu’elle cause notamment dans les région de l’intérieur du pays. «La partie en vert est là où, sur 1.000 habitants, cinq ont le paludisme pendant l’année. Cette zone concerne Saint-Louis, Matam, Louga Thiès et une partie de Fatick et de Ziguinchor », a-t-il expliqué en s’appuyant sur une carte.
D’après ses analyses les régions du Sénégal orientale comme Kédougou seraient les cas les plus critiques. «Kaolack et Ziguinchor constituent la zone jaune ou intermédiaire. C’est-à-dire entre 10 et 15 pour mille cas de paludisme. La zone rouge, avec 25 pour mille, concerne Kédougou, Kolda et Tambacounda».
Mais dans l’ensemble, à l’échelle du pays, le Dr Sène admet qu’il y a une baisse stratégique du paludisme quand bien même des zones de préoccupation en rouge sont notées ça et là. D’ailleurs ces zones qui ne sont pas marquées au rouge ne sont pas l’expression d’une absence totale de cas.
Maladie endémique dans tout le Sénégal, selon Severe Malaria Observatory, le nombre de cas de paludisme a diminué de 38% entre 2015 et 2019 (de 69 à 50 pour 1.000 habitants) et le nombre de décès de 7,1 % au cours de la même période (de 0,30 à 0,28 pour 1.000 habitants). Le Sénégal est l’un des pays africains qui font le plus d’effort en vue de l’élimination de ce cette maladie à l’horizon 2030.
Le Plan stratégique national (PSN) du Sénégal 2016-2020 s’était fixé comme objectif le seuil de pré-élimination – défini par le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) – soit une incidence annuelle inférieure à cinq cas pour 1.000 habitants en 2020. Un nouveau plan pour 2021-2025 a été déjà lancé.
Frédéric ATAYODI (Infomed Magazine)