Les agents du Centre santé de la Fondation Elisabeth Diouf de la Médina ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail. Du traitement salarial aux difficiles conditions dans lesquelles ils évoluent, les infirmiers de l’établissement se sentent abandonnés à leur sort dans une structure où, disent-elle, ce sont eux qui « assurent les devants dans tout ce qui est de la prise en charge des patients et qui y font entrer des millions sans en profiter en retour. »
« Nous travaillons dans des conditions pénibles : nous n’avons pas de prise en charge, pas de prime de risque, pas indemnité de logement ni de transport. Lorsque l’on tombe malade, nous sommes laissés à notre propre charge. Même un paracétamol de 100 F, lorsque nous en avons besoin, nous l’achetons », soutient Yacine Fall infirmière et par ailleurs secrétaire générale du syndicat des travailleurs de santé.
D’un autre côté, faute de matériels adéquats pour le travail, ces agents se voient exposés à des accidents dans l’exercice de leur métier. «Des blessures dues à la seringue et autres objets, nous arrivent de temps à autres, tandis que la prime de risque est absente », explique Oumy Ndiaye infirmière, qui montre une blessure cicatrisée au niveau de son poignet. Elle d’ajoute qu’ils n’ont même pas de toilettes à leur disposition. « Même un endroit pour prendre nos ablutions, nous n’en avons pas. Nous sortons complètement de l’établissement pour satisfaire certains besoins parce que si l’on décide d’entrer dans la toilette de nos supérieurs, ils ferment et cachent la clé », fait savoir Oumy Ndiaye.
Yacine Ndiaye et nombre de ses collègues travaillent dans ce Centre santé depuis 1998. Elles ont été embauchées en 2009. « Mais depuis lors, il n y a eu aucune amélioration du côté du salaire, informe-t-elle. Depuis vingt ans, nos salaires n’ont pas dépassé la barre cents mille francs.»
Compte tenu de ce fait, Yacine Fall informe qu’elles sont allées voir la Directrice de l’établissement pour une revalorisation salariale. « Nous lui avons fait savoir que la convention dans laquelle nous nous trouvons ne nous avantage pas et que nous voulons que nos salaires soient revus à la hausse. Elle a rétorqué qu’elle allait discuter avec la personne qui a la capacité de le faire. Mais ajoute tout de meme que de son coté, elle a trouvé les choses ainsi et ne sent pas en mesure de les changer », renseigne Mme Fall.
Il fut un temps, disent les deux infirmières, leur syndicat avait menacé la direction avec un préavis de grève. Ce qui, d’après elles, avait amené la Directrice de l’établissement à leur promettre qu’elle allait leur assurer une prime de risque. « Jusque-là, nous n’avons rien vu », soutient Yacine Fall.
Cependant, la secrétaire générale du syndicat n’exclut pas une descente imminente dans la rue pour une manifestation si, entre temps, l’administration ne se montre pas sensible à leur situation.
Nous avons tenté de joindre la Directrice de l’établissement pour échanger avec elle afin de recueillir ses propos sur cette affaire, mais nous n’avons pas pu. Toutefois, Infomed reste à sa disposition pour toute information qu’elle souhaiterait apporter à ce qui a été dit dans cet artcle.
Ibrahima Minthe (Infomed Magazine)