La prévalence de la cécité est de 1,42% au Sénégal. Notre pays compte 165 000 aveugles et 550 000 malvoyants. Des chiffres donnés hier en marge de la journée mondiale de la vue.
Dans le monde, la cécité et les déficiences visuelles sont responsables d’un handicap visuel chez plus de 253 millions de personnes, et 124 millions présentent des vices de réfraction non corrigés (myopie, hypermétropie ou astigmatisme). Par ailleurs, 90% des aveugles dans le monde vivent dans des pays en développement. Au Sénégal, la cécité et les déficiences visuelles sont des problèmes majeurs de santé de par leur ampleur et leur gravité. En effet, avec une prévalence estimée à 1,42%, on dénombrait près de 165 000 aveugles et plus de 550 000 malvoyants. Cette prévalence serait construite autour des causes dominantes que sont la cataracte (0,31%), le trachome (0, 26%), les cécités d’origine cornéenne (0,40%), le glaucome (0,16%) etc.
Cette année, la journée mondiale de la cécité s’est tenue à Fatick avec une prévalence de la cécité de 4,4% dans cette localité et 3% à Kaolack. Selon le ministre de la santé et de l’action sociale, Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye, l’exécution des différents plans stratégiques a permis d’enregistrer d’importants progrès. « Ainsi, le trachome qui est la deuxième cause de cécité dans notre pays est en phase d’être éliminé en tant que problème de santé publique », rassure-t-elle. Et de poursuivre : » Les districts de la Région de Fatick font partie des 67 qui ont éliminé le trachome sur les 79 que compte le pays.
Les actions stratégiques ont permis de réduire très sensiblement la prévalence du trachome folliculaire et de trichiasis trachomateux ». A l’en croire, leur ambition est d’éliminer cette cause de cécité évitable en tant que problème de santé publique d’ici fin 2024. « La prévention primaire est possible pour le trachome et passe par la lutte contre l’insalubrité et la promotion de l’hygiène individuelle et collective. Cette stratégie fait donc naturellement appel à la lutte multisectorielle avec les autres secteurs comme l’eau, l’assainissement, l’éducation, etc on soutient-elle. Quant à la prise en charge de la cataracte, qui est la première cause de cécité au Sénégal avec près de 35 à 50000 cas par an, le ministre indique que d’importantes avancées ont été enregistrées. « De 5 112 cas opérés en 2000, nous sommes passés à plus de 22 000 cas opérés en moyenne ces deux dernières années. De plus, avec 75 centres de soins oculaires recensés en fin 2022 aujourd’hui, chaque région chaque région administrative du Sénégal présente au moins une unité de chirurgie de la cataracte et des unités simples de soins oculaires et des régions comme Diourbel, Fatick, Louga, Saint Louis, Tambacounda et Ziguinchor disposent d’au moins 3 à 4 unités de chirurgie de la cataracte », dit-elle.
En ce sens, il renseigne que dans cette perspective de lutte contre la cécité due à la cataracte, plus de 18 000 cas ont été pris en charge ces deux dernières années. « La célébration nationale de la journée mondiale de la vue couplé au lancement du « projet d’élimination de la cécité causée par la cataracte dans la région de Fatick » en partenariat avec la Fondation GX va permettre au Ministère de la Santé et de l’Action sociale de programmer près de 6000 opérations gratuites de la cataracte au cours des deux prochaines années à Fatick. Ces interventions chirurgicales seront réalisées par des équipes médicales mixtes, sénégalaises et chinoises », informe-t-elle. Elle laisse entendre que la Région de Fatick dispose de quatre unités de chirurgie oculaire mises en place à l’Hôpital et au centre de santé de Fatick, et dans les centres de santé de Gossas et de Sokone. « Au niveau des centres de Foundiougne et Diofior deux unités de soins oculaires sont installées et sont fonctionnelles », se réjouit-elle. Elle invite les compatriotes à renforcer le recours précoce aux services de santé de base (postes et centres de santé) en cas d’affection oculaires. Ce qui, de son avis, permettra aux patients de bénéficier d’une référence auprès des spécialistes en cas de besoin.
Le ministre de la santé et de l’action sociale informe que le Sénégal a très vite investi dans la formation d’ophtalmologistes, pour atteindre aujourd’hui le ratio d’un ophtalmologiste pour 241 927 habitants (contre 1/250 000 préconisée par l’OMS). » De plus, une quinzaine d’ophtalmologistes sont actuellement dans la filière de formation », ajoute-t-elle. Elle relève tout de même des défis comme la rétention du personnel qualifié en périphérie, la recherche relève toit active et la cure des derniers cas de trichiasis et le dépistage précoce des cas de glaucome et des vices de réfraction