Des chercheurs, oncologues de l’université étasunienne, Medical university of South Carolina (Musc), s’attellent à régler un problème médical de longue date : la cachexie. Ce syndrome induit par le cancer provoque une perte de poids sévère et peut mener au décès. Une nouvelle approche conjuguée à des moyens financiers conséquents devrait aboutir à de nouvelles thérapies pour traiter ce qui n’est pas une maladie, mais plutôt le symptôme d’une autre.
Un nouveau programme de recherche soutenu par l’Agence fédérale de recherche médicale étasunienne (NIH) sur la cachexie est en cours à l’Université Medical University of South Carolina (Musc). Les chercheurs de Charleston se concentrent sur la biologie sous-jacente à ce syndrome, caractérisé par une fonte extrême des muscles squelettiques et du tissu adipeux. La condition induit aussi des changements métaboliques, comme la non-compensation de la fonte par augmentation de l’apport alimentaire ou supplémentation nutritionnelle. Le programme doté de moyens jusque-là jamais mis sur la table, près de 5,8 milliards de F Cfa, va explorer le rôle du macroenvironnement dans la cachexie ici induite par le cancer du pancréas. Ce dernier est aggravé par la cachexie chez environ 70 % des patients atteints, car l’adénocarcinome canalaire pancréatique est souvent diagnostiqué souvent très tardivement. Associée à une mauvaise réponse aux traitements oncologiques, à une augmentation des hospitalisations et à un fardeau important pour les aidants familiaux, la cachexie reste encore insuffisamment prise en charge dans de nombreux centres et services d’oncologie.
Examen du macroenvironnement
L’un des chercheurs, le Dr Guttridge étudie l’une des principales voies de signalisation inflammatoire, NF-κB, dans les muscles squelettiques. De précédentes études avaient suggéré que la voie de signalisation NF-κB et d’autres molécules inflammatoires sont très actives dans la cachexie. mais les scientifiques ignorent toujours comment l’inflammation, le cancer et la perte de poids excessive sont régulés et interagissent biologiquement. L’examen du macroenvironnement, in vitro et in vivo, de ce cancer devrait permettre d’identifier les voies de signalisation qui communiquent entre la tumeur et les microenvironnements environnants, à l’instar des cellules du tissu conjonctif appelées fibroblastes se trouvent à la fois dans le muscle squelettique et dans les microenvironnements tumoraux. D’après le Dr Guttridge, ces recherches se fondent sur l’espoir de la mise en place « de nouvelles thérapies pour traiter la cachexie induite par le cancer mais aussi d’autres cachexies induites par d’autres affections telles que la maladie pulmonaire obstructive chronique (Mpoc), l’insuffisance rénale chronique et l’insuffisance cardiaque congestive». Pour rappel, le Sénégal devrait disposer d’ici deux ans d’un Centre national d’oncologie. Situé à Diamnadio, il sera doté « des équipements de dernière génération et va regrouper les différentes spécialités pour traiter tous les types de cancer » a promis le président de la République le 30 octobre dernier.
Bastien DAVID