A la suite du décès, survenu au CHR de Daloa en Côte d’Ivoire, de Yao Aya Solange une dame 37 ans et institutrice, une conférence de presse a été organisée par Dr Koffi aka Charles, Directeur de cabinet du ministère de la sante, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, pour faire le tableau de cette affaire en apportant des éclaircissements et les mesures prises. Le Gynécologue-obstétricien en garde ce jour à été sanctionné.
Dans un communiqué que nous avons parcouru, Dr Koffi aka Charles est revenu sur les causes du décès de la dame survenu 19 aout passé. C’est ainsi qu’il a présenté les rapports des autorités du Haut Sassandra et des agents en service le jour de la survenue de l’évènement malheureux. Ci-dessous, les éléments préliminaires de l’enquête de l’Inspection Générale révèlent les faits suivants, selon Dr Koffi aka Charles :
1. Dame YAO Aya Solange, 37 ans institutrice de son état, G4P3 a été admise le 18 août 2022 à 22h39 minutes à la maternité du CHR de Daloa pour contractions utérines sur grossesse à terme.
2. Elle présentait selon les sages-femmes de garde une hauteur utérine excessive avec un antécédent de césarienne en 2018.
3. Une échographie réalisée le 10 août 2022 donnait un poids fœtal de 3700 grammes.
4. Les Sages-femmes ont immédiatement appelé Docteur DOUA Jonas, gynécologue-obstétricien de garde qui, après examen, a confirmé le diagnostic de hauteur utérine excessive (HU=40 cm) chez une parturiente en début de phase active du travail et porteuse d’un utérus cicatriciel.
5. Le médecin a décidé comme conduite à tenir de laisser évoluer le travail malgré le diagnostic de hauteur utérine excessive sur un utérus cicatriciel.
6. Les sages-femmes ont procédé sur instructions du médecin-gynécologue de garde à la surveillance du travail à l’aide d’un partogramme jusqu’à 05 heures.
Ainsi, face à l’évolution du travail avec un tableau de dyspnée et une instabilité hémodynamique, informe le Directeur du cabinet, les tentatives des Sages-femmes de joindre le médecin gynécologue de garde sont restées vaines. « Une d’entre elle est allée frapper à la porte de la salle de garde des médecins qui était hermétiquement fermée sans aucune réponse. A 06h34 minutes est survenu malheureusement le décès », ajoute-t-il.
Le Directeur de cabinet du ministère de la sante, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle présente donc les analyses et conclusions de cette faire comme suit tout en se basant sur les éléments en possession du ministre en charge de la santé :
1. Une hauteur utérine excessive sur un utérus cicatriciel est une indication absolue de césarienne.
2. Le médecin-gynécologue de garde qui a pourtant bel et bien posé le diagnostic de hauteur utérine excessive sur un utérus cicatriciel, en ne posant pas l’indication d’une césarienne malgré la suggestion insistante des Sages-femmes, a commis une faute professionnelle.
3. Le médecin gynécologue qui a, en outre déserté l’hôpital, n’a pas respecté le programme de garde qui l’obligeait à passer la nuit au CHR.
4. Au total, il s’agit d’un décès maternel évitable de trop après les cas récents notamment celui le plus récent de Bingerville.
L’acte du gynécologue-obstétricien Doua Jonas dans cette affaire ne reste pas alors impuni. Selon Dr Koffi aka Charles, les mesures suivantes ont été prises suite à ce malheur :
1. Suspension immédiate du Dr DOUA Jonas de ses activités professionnelles ;
2. Instruction est donnée au DRH du MSHPCMU à l’effet de prendre toutes les mesures pour traduire Dr DOUA Jonas en conseil de Discipline;
3. Saisine du Conseil National de l’Ordre des Médecin en vue de l’instruction du dossier ;
4. Saisine de la Société de Gynéco-Obstétrique de la côte d’ivoire (SOGOCI) à l’effet de procéder à la sensibilisation de ses membres à l’amélioration de leur comportement et à la prise de conscience de leur responsabilité ;
5. Approfondissement de l’enquête pour situer les responsabilités administratives et prendre des mesures correctives qui s’imposeraient ;
6. Prise d’une circulaire instituant des administrateurs de garde dans tous les hôpitaux de référence du pays en vue de s’assurer de la présence effective des agents et le respect des gardes médicalisées.
Infomed Magazine