Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, dit réfléchir à la manière de rendre effective la couverture sanitaire universelle (CSU) par des financements innovants dont les sources seront identifiées par les acteurs du secteur.“Nous allons voir, avec ma collègue [en charge de la Famille et des Solidarités], comment lancer une campagne où on va associer plusieurs acteurs, identifier plusieurs sources de financement innovants pour que cette question du financement du secteur de la santé par la CSU soit définitivement réglée”, a annoncé Ibrahima Sy.
Il prenait part, jeudi, à une cérémonie de remise de chèques aux hôpitaux à Dakar, dans le cadre de l’apurement de la dette due aux structures sanitaires, en lien avec la couverture maladie universelle.Ibrahima Sy juge qu’il est important de travailler à atteindre la couverture sanitaire universelle, “sinon nous serons toujours là à parler des mêmes choses”.“Aujourd’hui, a-t-il fait observer, les soins coûtent chers, [alors que] nous faisons face à des problèmes de santé publique et aux maladies chroniques qui sont des pathologies que l’on est appelé à soigner jusqu’à la fin de la vie”.
Le ministre de la santé et de l’Action sociale préconise donc de “jouer sur la solidarité” à travers la couverture sanitaire universelle.“Il faut essayer d’anticiper sur la maladie, de cotiser, et en cas de maladie, il y a un package qui nous permet d’être pris en charge”, a-t-il indiqué, estimant qu’il s’agit là d’un dispositif bénéfique pour le système de santé et pour les ménages.Il est revenu sur les appels à l’aide par lesquels certains malades sollicitent le soutien de particuliers ou d’autorités, en déclarant : “Nous cotisons pour régler des problèmes, des fois c’est à coup de millions, et cela peut poser problème à certaines personnes qui font cet effort”.Pour sortir de ces problèmes, le ministre de la Santé et de l’Action sociale préconise une réforme du système de santé, notamment la gouvernance de la gestion des hôpitaux, des services et postes de santé.”Sinon, quel que soit l’argent que nous allons injecter dans la couverture sanitaire universelle, si on n’a pas une bonne redevabilité de la part des hôpitaux, on ira nulle part. Cela mérite une réflexion globale”.“Nous ne pouvons pas avoir une qualité de soins si les gens ne sont pas capables de payer, ou si les hôpitaux ne sont pas en mesure de s’autofinancer pour améliorer la qualité des services qui sont offerts”, a insisté le Ibrahima Sy.
La ministre de la Famille et des Solidarités, Maimouna Dièye, a indiqué, pour sa part, que les réformes en cours du programme de la couverture maladie universelle devraient contribuer à “renforcer le système de protection sociale en santé du Sénégal, avec un accent sur une utilisation des ressources plus optimale”.Selon Mme Dièye, ces réformes visent à “créer un environnement où chaque Sénégalais peut accéder à des soins de santé de qualité, quelle que soit sa situation financière”.“J’engage [l’agence nationale de la couverture sanitaire universelle] à jouer pleinement son rôle dans cette transformation.
En tant qu’assureur principal désormais, elle doit non seulement garantir des soins de qualité aux populations, mais aussi appuyer la coordination et l’harmonisation des différentes interventions de la protection sociale en santé”, a-t-elle lancé.L’agence nationale de la couverture sanitaire universelle devra également jouer “un rôle actif dans la délivrance d’une carte nationale d’assuré individuelle, afin de faciliter l’accès aux soins pour tous les Sénégalais”, a dit le ministre de la Famille et des Solidarités.L’ensemble de ces réformes visent à créer “un système de protection sociale en santé plus inclusif et plus équitable”, assure Maimouna Dièye.
infomed.sn avec APS