Alors que plus de la moitié des pays du monde n’ont pas toujours atteint l’objectif de vacciner au minimum 40% de la population contre la COVID-19 d’ici la fin de l’année et que des vaccins sont en train d’être périmés dans plusieurs pays a cause de la réticence vaccinale, l’Organisation des Nations Unis (Onu) met en garde contre les Etats qui envisagent de rendre obligatoire la vaccination.
Selon la cheffe des droits de l’homme, « la vaccination de force n’est acceptable en aucune circonstance même si le refus d’une personne de se plier à une obligation vaccinale peut avoir des conséquences légales comme une amende appropriée ». C’est la même position qu’a toujours tenu l’Organisation mondiale de la santé « convaincre et non pas convaincre ».
Toutefois, l’émergence de nouvelles variantes a attisé la panique et amené les pays qui ont un faible taux de vaccination à vouloir rendre obligatoire la vaccination malgré les campagnes massives sur les avantages de se faire vacciner. S’adressant à la presse, la Haut commissaire des droits de l’homme, Mme Bachelet a rappelé aux Etats que « les droits humains n’interdisent pas l’obligation vaccinale, mais imposent tout de même des limites quant au moment et la manière dont de tels mandats sont appliqués ». La Haut commissaire de rajouter que « lorsque des sanctions sont imposées par ces derniers, elles doivent être proportionnées et soumises au contrôle des autorités judiciaires »
Plutôt cette semaine, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que l’obligation vaccinale « ne doit être imposé qu’en dernier recours et seulement lorsque toute les autres options possibles pour améliorer l’adoption de la vaccination est épuisé »
La responsable des droits de l’homme Mme Bachelet s’inquiète aussi sur l’iniquité vaccinale. Selon elle, « il faut que les vaccins soient disponibles et accessibles à tous pour qu’une obligation vaccinale respecte le principe d’égalité. « L’obligation vaccinale doit se soumettre au principe de l’égalité et non de la discrimination» .
Actuellement, les pays a faible revenu qui dépendent principalement de la réception de vaccin via COVAX ou de dons bilatéraux connaissent souvent une couverture vaccinale plus faible.
Selon les chiffres partagés par la Cheffe des droits de l’homme de l’Onu, seul 8 % des adultes avaient à la date du 1er décembre reçu une dose de vaccin dans les pays en développement contre 65 % dans les pays riches. Une situation profondément injuste et immorale a traiter de toute urgence selon le secrétaire générale de l’ONU, Antonio Guterres.
Amadou Makhtar GUEYE