Le Directeur de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme) a fait part jeudi à Dakar, d’une baisse « plus lente » et « en dents de scie » de la mortalité néonatale au Sénégal en dépit « des nombreux efforts » consentis dans le domaine.« Selon les différentes Enquêtes démographiques de santé continue (EDS-C), la mortalité infanto- juvénile a baissé, de 59% en 2015 à 37% en 2019, avec une mortalité néonatale qui a connu une baisse plus lente et en dents de scie de 21 % en 2015 à 28% en 2017 et à 21% en 2019 », a déploré docteur Amadou Doucouré.Il représentait le ministre de la Santé et de l’Action sociale au symposium sur les nouveaux nés, petits et vulnérables (SVN) ouvert à Dakar, le même jour.« Malgré ces efforts importants, des défis subsistent encore et sont relatifs à l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) qui est la réduction du taux de décès néonatal à au moins 12 pour 1000 naissances vivantes », a souligné Dr Doucouré.Le médecin a ajouté que »la mortalité néonatale diminue plus lentement et représente près de la moitié de la mortalité totale des moins de 5 ans au Sénégal ».« Les naissances prématurées, le faible poids à la naissance (FPN) et le retard de croissance contribuent pour une part non négligeable à cette mortalité précoce », a expliqué le directeur de la santé de la mère et de l’enfant.Le docteur Pape Birame Mbodj, chef de la division survie de l’enfant à la Dsme a noté de son côté que »le Sénégal fait face à beaucoup de défis »
« Il y a une insuffisance dans la qualité de l’offre et de la demande. A cela s’ajoute la difficulté d’accès aux services de santé, les problèmes liés à la distribution des médicaments », a-t-il dit.Le docteur Mbodj a évoqué aussi le déficit d’infrastructures et installations dédiées, le manque d’unités de néonatalogie, de même que de ressources humaines qualifiées.Face à cette situation, Amadou Doucouré a signalé qu’ »un plan d’amélioration de la santé néonatale a été élaboré et mis en œuvre ».« Ce plan arrivé à terme, et dans une perspective d’élaboration d’un nouveau plan pour les 4 prochaines années, il nous a paru opportun d’avoir des données probantes et évidences scientifiques », a-t-il souligné.Ce qui justifie, selon lui, la pertinence de la tenue du symposium, visant à sensibiliser les acteurs clés en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et en Amérique latine sur le fardeau constitué par la mortalité des SVN mais surtout des possibilités de prévention.
Pour sa part, Elisabeth Liyong Diallo, fondatrice de l’institut de recherche clinique Likak Research, a magnifié l’importance de disséminer ce groupe de chercheurs au nombre de 150 depuis 4 ans pour fournir des informations que « nous adoptons à notre contexte ».Parmi les recommandations formulées par les chercheurs, Mme Diallo cite la supplémentation en nutriments pour les femmes enceintes.« On supplémente déjà en médicaments antipaludiques mais ils recommandent d’autres suppléments en aliments et en micronutriments », a-t-elle dit.Il est également recommandé « des visites de meilleure qualité, les femmes aillent beaucoup plus tôt et qu’on les serve mieux lorsqu’elles vont dans les structures de santé », a-t-elle conclu.
APS