Le Haut Conseil du Dialogue Social (HCDS) qui a démarré mardi dernier un atelier de renforcement de capacités en dialogue social, santé et sécurité au travail de ses membres et des partenaires sociaux veut accroître la résilience du système sanitaire sénégalais, a déclaré sa présidente, Innocence Ntap Ndiaye.
’’Notre activité s’inscrit dans l’optique d’accroître la résilience de notre système sanitaire et des acteurs qui l’animent’’, a-t-elle notamment dit à l’ouverture de cet atelier qui constitue le lancement du Projet RBSA ’’Renforcer les capacités des mandants tripartites de l’OIT, dans le cadre du dialogue social, pour promouvoir des mesures de relance dans l’économie de soins, fortement impactée par la pandémie de la COVID-19’’.
C’est dans ce cadre qu’un accord de coopération entre le HCDS et le Bureau international du travail (BIT) a été signé entre Innocence Ntap Ndiaye et Dramane Haïdara, directeur de l’équipe d’appui technique du travail décent du BIT pour l’Afrique de l’Ouest.
’’Le défi visé à travers cet accord est d’accompagner, au moins, quinze structures de santé publiques et privées dans la mise en place de comités de dialogue social et de comités d’hygiène et de sécurité au travail’’, a expliqué Mme Ndiaye.
Il s’agit, selon elle, d’un ’’objectif opportun’’ au regard des enseignements tirés de la pandémie de la COVID-19 mais aussi actuel dans la perspective d’appliquer les récentes directives du président de la République à la suite du Conseil des ministres du 5 mai dernier, relatives, d’une part, à l’urgence de renforcer le dialogue social dans la fonction publique, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’enseignement supérieur et, d’autre part, à l’élaboration d’un plan national de renforcement du dialogue social.
La présidente du HCDS estime qu’il faut rester dans cette dynamique en synergie pour que les mandants tripartites puissent ’’jouer pleinement’’ leur partition dans l’atteinte de tous les effets attendus à travers la priorité ’’promouvoir une santé inclusive’’ du Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (PAP2A).
Elle a remercié le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, celui du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions, Samba S’y et l’Association des cliniques privées du Sénégal (ACPS) pour avoir adhéré à ce projet d’un coût global de 117 000 dollars US.
’’Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, les dispositions pertinentes des conventions internationales en matière de sécurité et de santé au travail ratifiées en mars 2021 par notre pays et les pratiques les plus éprouvées dans le domaine du dialogue social seront mises à profit, a rassuré Innocence Ntap Ndiaye.
Pour sa part, le directeur de l’équipe d’appui technique du travail décent du Bureau international du travail (BIT) pour l’Afrique de l’Ouest, Dramane Haïdara a révélé que le poids de la main d’œuvre féminine dans l’économie du soin dans le contexte de pandémie de Covid-19 est lourd.
Rapportant des statistiques de l’ANSD, il a évoqué un déficit de travail décent et des inégalités entre les hommes et les femmes, de la recherche constante d’un équilibre entre la vie professionnelle et familiale, source de stress, de discrimination et d’injustice.
’’Cet exercice entre dans le cadre de la mise en œuvre d’un projet axé sur la demande à partir des besoins exprimés par les mandants et qui vise à renforcer leurs capacités dans le cadre du dialogue social, à promouvoir des mesures de relance dans l’économie du soin fortement impactée par la pandémie de Covid-19’’, a-t-il souligné.
D’après Dramane Haïdara, l’économie de soin ou économie des services à la personne étant définie comme l’ensemble des soins fournis aux personnes ayant des besoins d’assistance et aux ménages, englobe divers types de services et d’activités relevant de divers domaines d’activité tels que la santé, l’éducation et les services sociaux.
Fort de cela, en lien avec le ’’Programme pays de promotion du travail décent du Sénégal’’ (PPTD 2018-2022) commun, notamment à la priorité 2, ’’Renforcement et l’extension de la protection sociale’’, plus précisément à la réalisation 8 ’’Sécurité et santé au travail et les conditions générales du travail améliorées dans les secteurs privé, public, informel et agricole’’, le BIT, en partenariat avec le ministère du Travail, le HCDS, le Conseil national du patronat (CNP), la Coalition des centrales syndicales du Sénégal, tente d’apporter des solutions à la problématique de la sécurité et santé au travail au Sénégal.
Serigne Makhtar Fall (leral.net)