I – Délocaliser les équipes au sein des SAU
– Dans l’esprit, la SAMU NATIONAL est un centre d’appel et de régulation des moyens de secours. Ces moyens vont de ses équipes dédiées, aux médecins libéraux, en passant par les pompiers, les ambulances privées, les aides à domiciles, les structures d’hospitalisation à domicile, etc.
– Son rôle est de mettre le bon patient dans la bonne filière de soins au bon moment au moyen de l’effecteur le plus adapté.
– Délocaliser les équipes au sein des SAU, permettra aux soignants de tourner sur plusieurs postes de gardes, allant du SMUR (Service Médical d’Urgence et de Réanimation) à la SAUV (Service d’Accueil des Urgences Vitales) en passant par les Box qui peuvent être divisés en box médecine et traumato et le Tri porte.
– Le siège ne garderait alors que son centre de régulation, où les médecins tourneront également sur des postes de régulation médicale. Les ambulances au sein de l’hôpital de Fann m’intriguent toujours, quand je vois la sortie de Fann ou celle de la rue Aimé Césaire à 14 heures ou 18 heures.
II – Rendre les antennes autonomes et interconnecter le réseau
– Rendre les ANTENNES autonomes, sous la responsabilité des médecins chefs des SAU (Services d’Accueil des Urgences) au sein d’un pôle Urgences-Réanimation
– Le directeur du national du SAMU sera ainsi libéré des tâches de gestion quotidienne pour se concentrer sur l’organisation, la coordination, la mise à disposition de moyens, la formation du personnel, l’enseignement, l’encadrement de thèses et la recherche scientifique.
– Il faut interconnecter le centre 1515 avec les structures de soins (Les cadres des services hospitaliers pour la gestion des lits d’admission) le centre 18 des sapeurs (Pour les secours aux victimes) le centre 17 pour police secours. Ce qui permettrait un meilleur maillage et une utilisation efficiente des différents moyens de secours.
III – Sur le plan administratif
– Le Conseil national de l’Assistance médicale d’Urgence et aux Transports sanitaires, présidé par le Ministre chargé de la Santé est composé de membres de droit et de membres désignés, parmi lesquels, ne figurent pas les médecins urgentistes, ce qui est une aberration. Mais elle est compréhensible, vu que le statut de médecin urgentiste n’existe pas encore. Même s’il est dit que toute personne ressource peut être désignée.
– Dans la section 2 et à l’article 24 du décret portant création du SAMU, il est dit que le directeur doit être un médecin anesthésiste réanimateur. Or, les équipes sont composées de médecins urgentistes. Il faut modifier ce décret.
– Si les jeunes médecins acceptent de prendre des postes dans une structure, avec comme seul plan de carrière et seuls postes de responsabilité, de rester dans les ambulances, sans jamais pouvoir diriger un jour la structure, ils ne vont pas y rester, ce qui impliquera un turnover important.
– Motiver les jeunes, c’est aussi leur offrir des perspectives de carrières et d’épanouissement personnel et professionnel. D’où la nécessité urgente d’avoir ce statut du médecin urgentiste et de transformer le DU (Diplôme Universitaire) de médecine d’urgence en DES (Diplôme d’Études Spécialisées) de médecine d’urgence.
PS : Beaucoup d’efforts sont déployés pour rendre le Samu National performant, ces propositions sont juste un avis personnel et visent à l’amélioration de cet excellent outil de gestion de nos urgences sanitaires.
Dr Boubacar Signaté
Médecin Urgentiste
SOS Médecin Sénégal