Le Professeur Daouda Ndiaye, pharmacien, parasitologue est directeur du Centre africain d’excellence sur la génomique des maladies infectieuses, Chef de Service du Laboratoire de parasitologie et mycologie du CHU Le Dantec. Par ailleurs, l’illustre scientifique sénégalais est conseiller technique de l’OMS et Conseiller Spécial à l’Université de Harvard à Boston (USA).
À sa descente d’avion le 2 novembre 2018, en provenance des USA après sa nomination comme conseiller spécial de la prestigieuse université de Harvard, le professeur Daouda Ndiaye avait été triomphalement accueilli par l’université, ses parents et autres sénégalais de tous bords. Par la même occasion l’éminent universitaire avait fait un discours mémorable avec des engagements forts.
Le professeur émérite s’était réjoui de cette mobilisation et avait rappelé qu’il est le premier Africain, la première personne originaire d’un pays sous-développé à occuper ce poste. Une nomination qu’il a acceptée à la seule condition de pouvoir assurer sa mission à partir de son pays natal, le Sénégal. Il avait d’emblée rappelé qu’il reste au Sénégal pour continuer son travail à l’université et dans le pays. Il avait dit à qui voulait l’entendre qu’il est contre la fuite des cerveaux car pour lui, l’Afrique doit être développée par les Africains. Ainsi, les Africains doivent rester pour servir leurs pays quelles que soient les opportunités que d’autres pays peuvent leur offrir.
Le professeur Ndiaye avait aussi dénoncé le manque de reconnaissance des Africains, les Etats en tête, à l’égard de leurs illustres et dignes fils que d’autres continents et peuples aimeraient voir naître.
Comme pour démontrer son amour pour ce pays et son rêve de le voir développer, Pr Ndiaye avait affirmé avoir profité de son séjour pour convaincre les bailleurs à venir au Sénégal. Ces derniers avaient accepté d’aider le Sénégal; ils avaient même pris l’engagement de mettre les moyens qu’il faut et de rapprocher l’échéance de l’élimination du paludisme qui était initialement fixé en 2035.
Le professeur Ndiaye avait réaffirmé son engagement auprès de la communauté nationale en générale, des élèves et des couches démunies en particulier.
Depuis cette nomination, comme il l’avait annoncé, Pr Daouda Ndiaye est resté au Sénégal et s’est engagé auprès des populations à travers son mouvement « Actions » qui oeuvre dans le social. Ainsi, on l’a vu faire des tournées dans les écoles pour encourager les élèves vers l’excellence en leur octroyant des bourses, des fournitures scolaires et une assurance maladie à travers la CMU.
Fidèle à son engagement, l’éminent chercheur qui a mis au point l’Illumigene-Malaria a sillonné le pays pour aider les populations notamment les couches démunies.
Depuis novembre 2020, Pr Ndiaye a été renforcé avec la mise en place la cellule « Actions-Ambassadeurs ». « Cette structure regroupe des bonnes volontés, hommes et femmes, jeunes et adultes qui disposent d’une expertise et d’une expérience avérées dans le domaine du développement social. Ces personnalités qui viennent d’horizons divers du Sénégal ont décidé spontanément de travailler pour le mouvement pour l’intérêt des Sénégalais » avait déclaré le patron d’Actions.
Durant cette pandémie à Covid-19, au-delà des actions sociales qu’il a menées, Pr Ndiaye s’est illustré à travers l’animation du débat public et ses prises de positions. Ainsi, il est copté dans le comité scientifique que le ministère de l’enseignement supérieur a mis en place pour la Covid-19. Au mois de juillet dernier, il fut choisi pour intégrer le comité africain d’experts OMS sur la médecine traditionnelle pour la riposte contre la Covid-19. A l’annonce de cette nomination, Pr Ndiaye n’avait pas manqué de rappeler qu’il restait au Sénégal pour continuer ses activités d’enseignant Chercheur.
Au mois d’octobre 2020, Pr Daouda Ndiaye a été désigné lauréat du prix de la pharmacie francophone 2020 par l’académie française de pharmacie. En raison de la pandémie à Covid-19, la cérémonie de remise officielle est reportée à 2021.
Qu’en est-il du parcours de Pr Daouda Ndiaye ?
A travers une interview accordée à la promotion sortante de médecine 2019 (Prosmed2k19) dont il était l’ambassadeur, nous vous faisons découvrir le parcours de combattant du Pr Ndiaye.
Produit 100% Sénégalais, notre très cher ambassadeur est un natif de Pikine ayant grandi à Guinaw Rails. Il a fréquenté l’école élémentaire 8 de Pikine jusqu’au CFEE. Par la suite, il rejoint le CEM Fadilou DIOP où il obtient son BFEM en 1989 puis le Lycée Seydina Limamou Laye où il obtient son Baccalauréat en Série S2 en 1992.
Ab initio, il nourrissait le rêve de faire la médecine. Il se rappelle avoir toujours voulu faire une spécialisation en rapport avec le paludisme pour mieux comprendre cette pathologie. En effet, à 13 ans il a fait un neuropaludisme et était dans le coma et beaucoup de ses amis, frères et voisins mourraient de cette dernière et lui-même a failli en mourir.
Bachelier, il s’est automatiquement inscrit à la FMPO pour aller à la concrétisation de son rêve. Il se rend compte que pour une meilleure maitrise du paludisme il fallait faire la parasitologie qui est enseignée en pharmacie.
• Après de dures années de labeur, il a réussi l’internat en 1997 et est devenu le seul interne déclaré en médecine et en pharmacie. Il choisit la Parasitologie comme spécialisation et passe :
– d’abord, au CNTS (Centre National de Transfusion Sanguine),
– puis au service de bactériologie et de virologie à l’hôpital Aristide Le Dantec,
– avant d’aller à l’institut pasteur où il a fait immunogénétique.
• En 1999, notre cher maître a terminé son certificat d’étude spécialisé en parasitologie avant d’obtenir son doctorat en Pharmacie en 2000,
• nommé ancien interne des hôpitaux en 2001,
• de 2002 à 2004, il a suivi une formation sur la recherche à la faculté des sciences de l’UCAD (Université Cheikh Anta Diop de Dakar),
• en 2003, il a obtenu son diplôme d’étude approfondi en biologie animale à la faculté des sciences. Cette année coïncide avec la collaboration entre les 2 universités Harvard de Boston et l’UCAD. Etant parmi les meilleurs dans les disciplines spécialisées (parasitologie appliquée au paludisme), notre ambassadeur est choisi pour aller à boston pour une formation en biologie moléculaire de 6 mois.
• Il a obtenu une bourse de 5ans aux Etats-Unis et est formé, de 2003 à 2007, sur la Biologie moléculaire appliquée aux maladies infectieuses. Et va enfin se spécialiser en génie génétique, en génomique. Il nous rappelle qu’il a bénéficié de l’appui des meilleurs spécialistes américains en matière de génomique et de paludisme.
• En 2007, il a obtenu son 1er diplôme de chercheur à l’université d’Harvard et cette même année il a reçu un financement de cette université pour mener ses recherches ciblant le plasmodium.
• En 2004, professeur Daouda est nommé assistant en parasitologie à la FMPO
Cette même année il est allé à l’université de Paris 6 et à l’institut pasteur de paris pour faire 2 ans de mycologie médicale spécialisée.
• en 2010, il est nommé comme professeur associé à l’université d’Harvard et en même temps il a réussi au concours d’agrégation du CAMES.
Cette même année, il a mis en place un centre d’excellence sur la recherche sur le paludisme à Dakar.
• En 2014, il est promu au grade de professeur titulaire des universités du CAMES.
Par la suite il a eu à adhérer plusieurs sociétés savantes.
• En 2016, avec le départ de son maître le Professeur Omar NDIR (à qui il rend un vibrant hommage pour lui avoir tracé le chemin), il est devenu le chef du service de parasitologie et de mycologie à l’université de Dakar et l’hôpital Aristide Le Dantec.
• En 2017, il a été le premier africain membre du conseil exécutif de la société américaine de médecine tropicale.
Il nous rappelle qu’il a fait plus d’une quarantaine de publications dans presque toutes les revues du monde.
• En 2018, il fut invité par Bill Gates pour une réflexion sur comment lutter contre les maladies tropicales particulièrement le paludisme.
– Nomination comme conseiller à l’université d’ Harvard comment l’avez vécu ?
Il qualifie cette nomination de « cerise sur le gâteau » eh oui, ses nombreuses recherches avec preuves à l’appui ont porté leurs fruits. Il était très fier de lui, malgré ses débuts difficiles et le barrage linguistique il n’a pas renoncé à son rêve. L’émotion était d’autant plus grande car étant africain il ne s’attendait pas à tant d’honneur du pays de l’oncle Sam.
– Pourquoi la création d mouvement nommé « Action » ?
Il est issu d’une famille très modeste, orphelin de père à 8ans, sa mère est femme au foyer. Il a étudié dans des conditions très difficiles. En plus de ne pas avoir l’argent pour se payer un sandwich, il lui arrivait de marcher 15km (4 fois par jour) pour aller à l’école.
Il a eu l’idée de créer le mouvement nommé « Action » pour venir en aide ceux qui sont dans le besoin, et surtout payer la dette à la population sénégalaise qui lui a tout donné. Pour lui ceux qui réussissent doivent toujours aider ceux qui sont au bas de l’échelle.
– « Action » œuvre dans quoi ?
C’est un mouvement social et national, qui œuvre surtout pour la santé et l’éducation.
– Pour l’éducation, « Action » crée une compétition positive dans les écoles en organisant des journées d’excellence. Il prime les meilleurs élèves en leur offrant un accompagnement et une couverture médicale.
– Pour la santé, « Action » aide à équiper les centres de santé et organise aussi des journées de consultation gratuite dédiées aux populations nécessiteuses
– Mais « Action » est également un mouvement global et social qui offre une aide à quiconque la demande.
– D’autres centres d’intérêt ?
Notre ambassadeur est un grand amateur du ballon rond, il aime bien le football.
– Son plus grand souhait ?
C’est de voir le Sénégal réussir à prendre en charge toutes les pathologies ;que l’on ne soit plus obligé d’aller à l’étranger pour se faire soigner.
Car pour lui c’est inconcevable voir illogique que les sénégalais soient pris en charge, dans un autre pays, par des médecins qui ont été formés ici au Sénégal. Et que ces derniers, quand ils ont un problème viennent à nous pour trouver une solution.
Avis sur la PROSMED surtout celle de 2019 ?
Je suis est très fier de vous et je vous félicite de pour les journées de consultation gratuite faites à Touba et à Tivaouane. Je vous exhorte à continuer sur cette lancée.
– Conseils aux étudiants pour conclure !
-Redoublez d’effort, ne vous fixez jamais des limites. Les hommes naissent libres et le QI est pratiquement le même. Donc, il faut juste aller au-delà de ses limites. Car si on se limite à ce que nous pouvons faire, nous n’allons pas avancer.
-Vous n’avez pas besoin de tout l’or du monde pour réussir.
-Cette vie est réservée en réalité aux meilleurs et pour être parmi eux, il faut aller au-delà de ce que les autres font : dormir moins, travailler et s’exercer plus, et surtout se concentrer sur l’essentiel.
-L’Afrique est très en retard, et que si nous suivons le rythme des autres nous serons toujours en retard. Donc, il faut aller plus vite que les autres.
-Il faut éviter de décrier le système sanitaire de notre pays et toujours essayer de trouver des solutions pour son évolution.
-Pour finir, je vous exhorte à travailler ensemble, d’être solidaire entre confrères et de ne rien attendre de nos collègues. Ne cherchez pas à vous remplir les poches ; pensez toujours à la population avant de penser à vous-même.
L’équipe de Infomed Magazine avait déjà désigné le Professeur Daouda Ndiaye «homme de l’année» en 2016 et en 2017 , d’une part, suite à sa découverte d’un nouveau test de diagnostic rapide du paludisme dénommé Illumigene-Malaria. D’autre part parce que le Pr Ndiaye était nommé, depuis le 1er Juin 2017, Expert Paludisme Conseiller Technique du Bureau OMS de Genève sur le Traitement, l’Efficacité et la Résistance des Antipaludiques. Par ailleurs, il a été décoré le 5 Novembre 2017 à Baltimore (USA) par la prestigieuse Société Savante Américaine de Médecine Tropicale et d’Hygiène (FASTMH-2017).
Le CV version 2019 du Pr Ndiaye qui s’étale sur 34 pages, donne une idée sur la dimension nationale et internationale de l’homme.
Au niveau national, Pr Daouda est :
Professeur Titulaire des Universités, Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie, UCAD
• Ancien Interne des Hôpitaux de Dakar
• Chef du Département de Parasitologie-Mycologie, UCAD
• Chef du Service de Parasitologie-Mycologie du CHU Aristide Le Dantec
• Directeur Sénégal du Centre Africain d’Excellence sur la Génomique des Maladies Infectieuses (ACEGID)
• Directeur Centre International de Recherche et de Formation sur les Agents Infectieux et le Génomique
(CRF-AG)
• Secrétaire Général du Centre d’Excellence CEA-SAMEF/UCAD
• Membre du Conseil Scientifique de l’UCAD
Au niveau international, l’éminent chercheur est :
• Conseiller Spécial à l’Université Harvard de Boston, USA
• Professeur-chercheur Associé à l’Université Harvard de Boston, États-Unis
• Directeur du Cours International OMS/ECAM d’Accréditation sur le Diagnostic et l’Assurance qualité Paludisme
Rédacteur de Politique Qualité du Diagnostic du Paludisme : Burundi (pour l’USAID), RDC (pour l’USAID), Guinée (pour l’USAID), Algérie (pour l’OMS), Sénégal, Mauritanie (Pour le Fond Mondial/OMS)
• Conseiller Technique OMS du Bureau de Genève sur le Diagnostic du Paludisme
• Directeur de la Coopération entre l’Université Harvard des États Unis et l’Université Cheikh Anta Diop
• Consultant Technique du Programme USAID/PMI/IMaD, Washington, USA (2007 à 2012)
• Consultant Technique du Programme USAID/PMI/MalariaCare Washington, USA (2012 à 2017)
• Actuel Conseiller Technique du Programme USAID/PMI IMPACT-Malaria
• Formateur du cours international sur l’éradication du paludisme de l’Université Harvard de Boston.
Fidèle à son crédo qui est d’être une vitrine qui expose les performances enregistrées dans le secteur de la santé, Infomed Magazine vous donne rendez-vous pour une interview avec le Professeur Daouda Ndiaye, le chercheur que l’on cherche.
Infomed Magazine
Wa
Le chemin est longue parsemé d’embuscades mais l’engagement est à la hauteur Alhamdou lilah fierté nationale.Bonne suite de chemin espérant la jeunesse prendrai des leçons en vs emboîtant les pas.
Je pense que c’est une bénédiction….
Vous etes la seule solution pour faire émerger l’Afrique pratiquement le sénégal