Les experts de l’Organisation mondiale de la santé étaient à Dakar durant trois jours pour évaluer le Sénégal dans sa quête de performance à atteindre la maturité 3 afin de lui permettre d’être un pays producteur de vaccin et de médicaments. Malgré sa bonne progression dans la réglementation, le pays a été recalé dans sa conquête à cause de la pharmacovigilance. Les acteurs ont trois semaines pour se conformer afin d’obtenir ce brevet. La délibération de l’Oms sera tenue le 21 mai prochain.
Le Sénégal est sur la bonne voie pour décrocher cette maturité de niveau 3 dans le cadre de la réglementation pharmaceutique. L’Organisation mondiale de la santé qui a envoyé ses experts pour une mission d’évaluation a félicité le pays sur les progrès réalisés. Selon les acteurs, en deux ans de mise en place de l’agence de réglementation pharmaceutique, le Sénégal a quitté le niveau de maturité 1 et est en passe d’atteindre le niveau 3. Très bientôt, le Sénégal pourra produire et commercialiser des vaccins. Selon Docteur Jean Marie Yadrawego, représentant résident de l’Oms au Sénégal, « nous venons de boucler un exercice extrêmement important. Ce que nous avons vu en termes de résultats, le Sénégal a excellé à tous les indicateurs à des scores importants. L’Oms a mis à la disposition du pays un lot d’experts venus de toutes les régions de l’Oms.
Ces experts ont travaillé avec l’équipe locale. Le mérite revient aux autorités du pays », a-t-il fait savoir. Et d’ajouter : « dans cet exercice, s’il n’y a pas une équipe forte on ne pourra pas y arriver. Nous avons vu l’action rapide des premières recommandations qui ont été faites lors des toutes premières visites. Ce que nous avons vu aujourd’hui est un modèle et une école pour tous les pays africains ». Pour Dr Yadrawego, jusque-là, l’Oms n’a que 5 pays qui ont atteint ce niveau de maturité et le Sénégal sera le 6ème pays certainement. « Il sera le 1er pays francophone à atteindre ce niveau qui lui permettra de faire ce que l’Oms recommande à l’ensemble des pays. Il va pouvoir avoir un niveau d’indépendance sur le plan de médicament de qualité et de vaccins pour les populations. Il pourra être dans ce schéma-là, pour pouvoir offrir à la population pas seulement sénégalaise mais africaine » a-t-il déclaré. Au niveau du Sénégal, Dr Oumou Kalsoum Ndao Ndiaye, directrice Agence de réglementation pharmaceutique (Arp) a soutenu pour sa part que le Sénégal dans l’optique de relancer son industrie locale avait besoin d’un système règlementaire qui répond aux normes. C’est pour cela que, depuis 2021, son équipe est soumise à l’évaluation de l’Oms par rapport à l’outil de benchmarking global.
« Nous étions évalués en 2021 sur ses 9 fonctions réglementaires, nous avions un niveau de maturité 1 avec plus de 187 recommandations. Depuis lors, nous ne cessons d’apporter des preuves et de les exécuter. Après deux ans de parcours, l’Oms a revu notre système réglementaire sur l’ensemble de ces fonctions. Ce qui est ressorti et satisfaisant et que l’on nous demande juste de compléter quelques recommandations pour en finir avec ce plan de développement institutionnel qui permettra d’avoir le niveau de maturité 3 ».
Et d’ajouter : « On nous a donné un deadline d’ici le 20 mai pour donner les dernières preuves demandées et espérer terminer le processus qui donnera le Sénégal le niveau de maturité 3. On ne peut pas atteindre 35% de nos besoins en médicaments et produits de santé d’ici 2035 sans un système réglementaire fort, résilient et qui répond aux normes. On a donné des recommandations en renforcement du personnel de qualité, le recrutement. Notre objectif ce n’est pas la maturité 3 mais plutôt la 4 qui, elle, permettra de devenir un hub règlementaire régional, de qualité dans le contrôle de médicaments et de produits de santé ». Rappelons juste que le Sénégal a été recalé à cause d’une non-conformité sur la pharmacovigilance face aux recommandations de l’OMS.
infomed.sn avec sud quotidien