Après la sortie du syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) s’opposant à la nomination d’un économiste à la tête de la division du Sida et réclamant un médecin, le syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social affilié à la Cnts-fc pose autrement le débat. Selon les camarades de Cheikh Seck secrétaire général dudit syndicat, de manière pratique, ils pensent, qu’il faudrait que les cadres de santé non médecins à savoir des pharmaciens, chirurgiens-dentistes, docteurs en sciences infirmières ou obstétricales, en sciences sociales, en épidémiologie, en santé communautaire entre autres, puissent occuper le poste de chef des zones sanitaires comme la direction régionale ou départementale de la santé. Les postes stratégiques au sein du ministère de la santé et de l’action sociale ne devraient plus être occupés uniquement par les médecins. Le syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social estime que des prestataires de santé peuvent aussi en bénéficier. Selon Cheikh Seck, si selon une certaine définition le secteur de la santé signifie l’ensemble des activités exercées dans les structures hospitalières publiques et privées, les cabinets des professionnels médicaux, dentaires et paramédicaux, les laboratoires d’analyses médicales et dans les communautés, il va de soi que le domaine relève de la multidirectionnalité et de l’interdisciplinarité. Le secteur n’est pas que médical et que la médecine ne constitue qu’un seul pan fut-il de la santé. De manière pratique, ils pensent, qu’il faudrait que les cadres de santé non-médecins pharmaciens, chirurgiens-dentistes, docteurs en sciences infirmières ou obstétricales, en sciences sociales, en épidémiologie, en santé communautaires puissent occuper le poste de chef des zones sanitaires comme la direction régionale ou départementale de la santé.
« Le secteur de la Santé a bien changé en quelques décennies avec élargissement de son champ d’action aux sciences sociales et autres métiers émergents y compris la santé communautaire, le travail social, la digitalisation, l’économie de la santé et même les mathématiques, la sociologie, la psychologie, sans compter le management des services et programmes de santé”. Et d’ajouter: “de plus les équipes des districts sanitaires et des directions régionales de santé incluent des cadres de santé non médicaux, des assistants sociaux et même des infirmiers et sages-femmes qui sont gradués et expérimentés, avec l’acquisition de nouveaux diplômes en master, doctorat dans des domaines variés comme la gestion des programmes, l’administration des services de santé, l’épidémiologie, la santé publique et communautaire, sans compter l’expertise acquise sur le terrain. Ceux-ci ne sont-ils pas dignes avec les sacrifices consentis d’être hissés aux responsabilités auxquelles leurs compétences les prédisposent ? ».
Après la sortie du Sames récusant la nomination d’un économiste à la tête d’une division au détriment d’un médecin, Le SDT3S, se dit surpris « de la polémique” suscitée par les dernières nominations au Ministère de la Santé. Selon Cheikh Seck, « certes nous reconnaissons le droit à toute organisation syndicale d’avoir un avis sur comment notre ministère est gore, mais il faut éviter au maximum de penser que les autres n’ont aucune compétence, ni le profil des postes au prix de les frustrer pour ne pas dire mépriser”.
Même si le Sdt3 reconnait que les postes stratégiques au ministère doivent être occupés par un acteur de la santé, il estime que des prestataires ont aussi les compétences pour les gérer. « Le débat est très mal posé. De notre avis la levée de boucliers suscitée de la part d’une certaine opinion et la déclaration de protestation de nos camarades du SAMES devraient nous faire réfléchir et nous faire comprendre qu’on doit travailler en équipe et poser le débat en termes de compétence et de profil de poste, au lieu d’une suprématie basée uniquement sur la hiérarchie ou le nombre d’années d’études ; oubliant le contenu de la formation et les compétences acquises par les autres » a fait savoir Cheikh Seck. Et d’ajouter : “Il est arrivé le temps de s’ouvrir à des considérations fécondes et sortir des zones de confort pour s’accommoder aux nouveaux paradigmes auxquels appellent le concept « ONE HEALTH ». La complaisance doit être bannie de notre système de santé. Chaque catégorie est porteuse de solutions pourvu que les compétences et les qualifications le justifient ».
avec Sud quotidien