L’information a fait la une de la presse internationale ces jours. L’organisation mondiale de la Santé a donné son aval au laboratoire britannique GlaxoSmithKline pour déployer massivement en Afrique le vaccin contre le paludisme nommé RTS-S. Selon la BBC, cela fait 6 ans que l’efficacité du vaccin avait été prouvé comme et ce, après un siècle d’efforts de recherche que ce vaccin . Déployé à grande échelle sur le continent, le RTS-S pourra protéger des dizaines de milliers d’enfants.
C’est une bonne nouvelle pour les acteurs de lutte contre le paludisme en Afrique. L’Organisation mondiale de la Santé vient de donner son feu vert pour le déploiement massif en Afrique du vaccin RTS-S mis au point par le laboratoire britannique GlaxoSmithKline. Pour mémoire depuis 2019, trois pays d’Afrique subsaharienne ont été sélectionnés comme pays pilotes du programme de vaccination avec ledit vaccin. Il s’agit du Ghana, du Kenya et du Malawi. C’est après le succès de ce programme pilote que l’Organisation mondiale de la Santé a donné son quitus pour que le vaccin soit déployé massivement en Afrique subsaharienne et dans d’autres régions du monde où la transmission est modérée ou élevée.
Notons que le paludisme est un grave problème de santé publique sur le continent. Environ 230 millions de cas de paludisme dont 400.000 décès sont enregistrés chaque année dans le monde. Mais lors de la célébration de la journée mondiale de la santé, la directrice la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, le Dr Matshidiso Moeti a déploré 384 000 décès évitables dus au paludisme dans la Région africaine de l’OMS en 2020.
La directrice de l’OMS avait précisé que le thème « Zéro palu – Tirer un trait sur le paludisme» retenu pour cette année part du principe que «chaque cas de paludisme est évitable et chaque décès lié au paludisme est inacceptable». Le dépoilement massif du vaccin va certainement participer à l’objectif de ce thème. En 2019, la Région africaine de l’OMS concentrait 94 % des 229 millions de cas et des 409 000 décès imputables à cette maladie dans le monde. Et pourtant les progrès appréciables ont été réalisés dans la riposte en Afrique. Entre 2000 et 2019, l’incidence du paludisme a baissé de 29 % et le nombre de décès a diminué de 60 %. Plus de 1,2 milliard de cas et 7,1 millions de décès ont été évités.
Le Cap-Vert a maintenu le statut de pays exempt de paludisme qu’il a acquis en 2018, l’Algérie a été certifiée exempte de paludisme en 2019, alors que l’Afrique du Sud, le Botswana, l’Éthiopie, la Gambie, le Ghana et la Namibie ont franchi les étapes intermédiaires fixées pour 2020 – à savoir réduire de 40 % par rapport à 2015 l’incidence du paludisme et la mortalité associée à cette maladie, expliquait la patronne Afrique de l’OMS.
Des dizaines de milliers d’enfants seront sauvés
Le directeur de l’Organisation mondiale de la Santé, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus s’est montré très enthousiaste à l’idée du déploiement du vaccin RTS-S sur le continent. Il parle d’un «moment historique». «Le vaccin antipaludique pour les enfants, attendu depuis longtemps, est une percée pour la science, la santé des enfants et la lutte contre le paludisme», se félicite le patron de l’OMS. Selon lui, l’utilisation du vaccin en plus des outils existants «pourrait sauver des dizaines de milliers de jeunes vies chaque année».
La vaccin RTS,S cible surtout le parasite le plus mortel et le plus répandu sur le continent africain. Il s’agit du plasmodium falciparum. Faut-il, le rappeler, il y a plus d’une centaine d’agents pathogènes du paludisme dont tous ne sont pas aussi dangereux.
D’après le site de la radio publique britannique, des essais rapportés en 2015 avaient montré que le vaccin pouvait prévenir environ quatre cas de paludisme sur dix, trois cas graves sur dix et conduire à une diminution d’un tiers du nombre d’enfants nécessitant des transfusions sanguines.
Cependant, des doutes subsistaient quant à l’efficacité du vaccin dans le monde réel, car il nécessite quatre doses pour être efficace. Les trois premières sont administrées à un mois d’intervalle à l’âge de cinq, six et sept mois, et un dernier rappel est nécessaire vers 18 mois, explique-t-on.
Un vaccin africain en bonne route
En mai 2021, des scientifiques burkinabés qui travaillent avec leurs collègues d’Oxford avaient annoncé la mise au point d’un nouveau vaccin efficace contre le paludisme à 77%. Mais il devrait passer encore quelques étapes dans le processus de fabrication. Appelé R21, si ce vaccin est approuvé dans les prochaines années par l’OMS, il pourra être utilisé partout sur le continent. Les chercheurs travaillaient sur ce vaccin depuis environs 13 ans.
L’essai clinique de phase II de ce vaccin en cours de développement contre le paludisme a commencé en 2018. Selon les chercheurs, les premiers enfants ont été vaccinés en mai 2019. Avec ces résultats, l’équipe va passer à la phase III qui va prendre au moins deux ans. Reste à savoir comment ces vaccins antipaludiques seront accueillis.
Rappelons que l’annonce du déploiement massif du vaccin du laboratoire GlaxoSmithKline contre le paludisme intervient au moment où le vaccin contre la Covid-19 rencontre des réticences de la part de nombres de personnes de toutes catégories sociales et dans presque tous les pays du monde. D’aucuns affirmant préférer attraper la Covid-19 que de se faire vacciner.
Pourtant les deux vaccins contre le paludisme RTS-S et R21 n’ont rien à voir avec celui de la Covdi-19
Si l’on reproche au vaccin anti-Covid de ne n’avoir pas fait le temps d’expérimentation nécessaire habituel qu’il faut pour être certifié, ce n’est pas le cas du vaccin contre le paludisme RTS-S était encours d’expérimentation depuis 6 ans et R21 qui continue le processus après 13 ans de recherche. A ce jour le vaccin burkinabé est déclaré efficace à 77%. Mais le travail continue avant qu’il ne soit approuvé par l’OMS.
F. Atayodi