Un prolapsus génital est la descente anormale d’un ou de plusieurs organes situés dans la cavité pelvienne. En effet, les organes (utérus, vessie, rectum…) présents dans la cavité pelvienne de la femme sont maintenus grâce à un ensemble de muscles, de ligaments et de fibres appelés le Plancher Pelvien. Lorsqu’ils se relâchent ou se distendent pour quelque raison, les organes descendent alors peu à peu, de manière transitoire ou permanente.
On distingue essentiellement (3) trois types de prolapsus :
– Le cystocèle ou prolapsus de la vessie : prolapsus le plus courant, 80 % des cas, se caractérise par la chute de la vessie dans le vagin ;
– L’hystérocèle ou prolapsus de l’utérus : descente de l’utérus dans le vagin provoquée par l’affaissement des parois vaginales ;
– Le rectocèle ou prolapsus du rectum : descente du rectum dans le vagin.
Le prolapsus survient le plus souvent chez les femmes âgées entre 45 et 85 ans après la ménopause en raison de la perte d’élasticité des muscles et des fibres qui soutiennent les organes. Il existe plusieurs facteurs qui peuvent causer ou favoriser la descente d’organes :
– Les accouchements difficiles ;
– Le surpoids et l’obésité ;
– L’âge et la ménopause : en raison de la baisse des œstrogènes, les tissus perdent de leur élasticité et n’assurent plus aussi efficacement leur rôle de soutien des organes ;
– Les interventions chirurgicales dans la région du bassin ;
– Certaines activités professionnelles qui imposent le port de lourdes charges et la station debout prolongée ;
– La génétique : les femmes souffrant de prolapsus (particulièrement à un jeune âge) ont souvent des mères qui ont eu, elles aussi, un prolapsus
– Constipation chronique ;
– Chez certains sportifs, le développement excessif des muscles abdominaux ;
Les symptômes sont : une sensation de lourdeur au niveau de la cavité pelvienne, une gêne parfois accompagnée de douleurs, la présence d’une boule molle au niveau vulvaire, surtout en position debout ou au moment d’un effort.
En cas de cystocèle, les troubles urinaires sont fréquents tels que des difficultés à uriner, des émissions d’urines fréquentes ou impérieuses, une inflammation de la vessie (cystite).
En cas de rectocèle, l’évacuation des selles peut s’avérer difficile, le sujet atteint va parfois jusqu’à s’aider de ses doigts. Dans certains cas, la descente du rectum engendre au contraire une perte de selles involontaires (incontinence anale).
Des troubles sexuels peuvent aussi se manifester comme une sensation de béance de la vulve, une diminution des sensations sexuelles, des douleurs ou une gêne lors de la pénétration.
Selon la classification de Baden et Walker, il existe 4 stades du prolapsus : Stade 1 : intra-vaginal ; Stade 2 : affleurant la vulve ; Stade 3 : dépassant l’orifice vulvaire ; Stade 4 : prolapsus totalement extériorisé.
Le traitement repose sur :
– Abstention thérapeutique pour les formes asymptomatiques ;
– Mesures hygiéno-diététiques : perte de poids, traitement de la constipation…
– La mise en place d’un pessaire : dispositif introduit dans le vagin et destiné à remédier aux déviations de l’utérus
– La chirurgie ;
La prévention repose essentiellement sur :
– La réduction des facteurs de risques ;
– La rééducation périnéale systématique après l’accouchement ;
– Le traitement de l’obésité et de la constipation ;
– La protection des muscles de la cavité pelvienne pendant un accouchement.
Dr Vanessa-Marie HESSOU
Gynécologue Obstétricienne
Echographiste Médecine Fœtale