L’Association de soutien et d’aide aux diabétiques (ASSAD) a organisé une conférence de presse ce mardi 7 novembre 2023. L’objectif était de faire le point sur le diabète au Sénégal.
En prélude de la journée mondiale du diabète, l’Association de soutien et d’aide aux diabétiques (ASSAD) a tenu un point de presse sur présence de plusieurs journalistes et professionnels de santé. Selon le Professeur Abdoulaye Leye, diabétologue, le diabète est devenu une maladie récurrente qui n’épargne aucune catégorie d’âge. « Il y a 540 millions de diabétiques dans le monde. Si rien n’est fait, le nombre de malades atteindra 640 millions en 2030 et 780 millions en 2050« , affirme-t-il. Selon lui, le diabète progresse dans les pays subsahariens en raison de plusieurs facteurs liés à l’environnement et à l’alimentation. Il estime que trois patients diabétiques sur quatre vivent dans les pays en développement. « Il y a 27 millions de diabétiques en Afrique subsaharienne, avec une augmentation de 129 % d’ici 2030. Néanmoins, dans les pays européens, la progression est estimée à 20 %« , indique-t-il.
"Le diabète est une maladie silencieuse, à l'origine de 500 000 décès chaque année"
Il soutient que de nombreuses personnes sont atteintes du diabète sans le savoir. « En Afrique subsaharienne, pour chaque personne diagnostiquée du diabète, il y en a une autre atteinte par la maladie. Le diabète est une maladie silencieuse, à l’origine de 500 000 décès chaque année », explique-t-il, précisant que les ressources allouées à la prise en charge de la maladie sont insuffisantes. Le Professeur Leye indique qu’une naissance sur huit est touchée par le diabète en Afrique subsaharienne.Selon lui, au Sénégal, les capacités d’accueil des diabétiques dans les structures de santé sont dépassées. « Nous sommes passés de 10 à 30 cas de personnes diagnostiquées avec le diabète il y a 20 ans, à 2500 cas par an au Centre Mark Sankalé », fait-il savoir. Il affirme que l’université Cheikh Anta Diop de Dakar travaille à améliorer la qualité des ressources humaines pour faire face à la recrudescence du diabète. « Plusieurs spécialistes bénéficiant de bourses du ministère de la Santé sont en train d’être formés. Leur déploiement à l’intérieur du pays permettra de renforcer les structures sanitaires dans les régions », se réjouit-il.
"Une étude a montré que 70 % des amputations non traumatiques sont liées au diabète"
De son côté, le Professeur Maimouna Ndour Mbaye, diabétologue, a évoqué les dangers de la maladie. « Le diabète est un problème de santé publique. Les complications sont nombreuses, notamment le coma diabétique, les maladies rénales et la cécité », affirme-t-elle. Le diabète est la première cause d’amputation au Sénégal, dit-elle. « Au Sénégal, une étude a montré que 70 % des amputations non traumatiques sont liées au diabète », indique-t-elle. Enfin, le Professeur Maimouna Ndour Mbaye a appelé les autorités à mettre l’accent sur la prévention pour lutter contre le diabète.
Par Infomed.sn
Il est très important de s’informer surtout dans le domaine qu’on est. Merci.