Les cardiologues sénégalais ont décelé des problèmes de prise en charge médicale et de dépistage de l’hypertension artérielle (HTA) au Sénégal. Seuls 8% des hypertendus ont une pression artérielle bien contrôlée tandis que 29% de la population globale (18 à 69ans) sont affectés par cette maladie. Ce qui a amené la Société sénégalaise de cardiologie (Sosecar) à former les médecins généralistes sur les modalités de prise en charge de l’hypertension artérielle afin de réduire la morbidité et la mortalité liées à cette affection.
Selon l’enquête STEPS 2015, 29,8% des sénégalais âgés de 18 à 69 ans sont des hypertendues. Parmi ces sujets hypertendus, seuls 46% sont conscients de leur statut et que 17% uniquement sont sous traitement. Seulement 8% des sénégalais souffrant d’hypertension artérielle ont une pression artérielle bien contrôlée. Des constats qui s’expliquent selon la Société sénégalaise de cardiologie (Sosecar) par une insuffisance dans le dépistage et une inefficacité dans la prise en charge des malades. Deux manquements à côté desquels, on note la problématique de la sensibilisation des populations sur les moyens de prévention contre l’hypertension artérielle.
D’où la nécessité de renforcer les capacités du personnel soignant sur les modalités de prise en charge de cette affection. Surtout que dans ce contexte de pandémie, cette affection qui, d’après les cardiologues, constitue une « comorbidité majeure » serait « la principale source de cas graves » et la « première cause de mortalité ». Pourtant, malgré sa gravité, « un traitement correct de l’hypertension artérielle avec une baisse des chiffres tensionnels permet de réduire les évènements cardiovasculaires avec une baisse de 30% des accidents vasculaires cérébraux, de 23% des accidents coronaires et de 18% de la mortalité cardiovasculaire. Déjà, le Sénégal enregistre une forte prévalence des maladies chroniques responsables d’une « lourde morbi-mortalité ». Selon une source citée par la Sosecar, les maladies non transmissibles (Mnt) provoquent 42% des décès dans notre pays. Et que 17% de ces morts « évitables » sont dues aux maladies cardiovasculaires.
Les médecins généralistes à l’école de la Sosecar
Pour aider à réduire la morbidité et la mortalité liées à l’hypertension, cette société savante de cardiologues entend appuyer les efforts consentis par les autorités sanitaires dans la politique de formation médicale. Ce, à travers des ateliers de formation des médecins généralistes dans la prise en charge de l’hypertension artérielle dans le pays. D’ailleurs l’étape de Saint Louis est prévue dans une semaine, précisément le 26 mai prochain.
Infomed Magazine