Le Bureau Exécutif National (BEN) du Syndicat Autonome des Médecins du Sénégal (SAMES) a tenu ce jour une réunion d’évaluation de la grève en cours. Une rencontre élargie aux secrétaires généraux des différentes zones et sections du syndicat a permis d’analyser la mobilisation et de définir les prochaines étapes du mouvement.
Une mobilisation totale des médecins
Le BEN a salué l’engagement sans faille de ses membres, qui ont respecté à la lettre le mot d’ordre de grève précédemment décrété. Selon les responsables syndicaux, la mobilisation a été massive à travers tout le pays, avec une adhésion quasi unanime des médecins du secteur public. Les centres de santé et hôpitaux ont fonctionné au strict minimum, ne traitant que les urgences.
Un dialogue au point mort avec les autorités
Par ailleurs, le BEN est revenu sur la rencontre du 18 février dernier avec une délégation du Ministère de la Fonction Publique et de la Transformation du Secteur Public. Les attentes des médecins étaient grandes, mais la réunion n’a débouché sur aucune avancée concrète. « Nos interlocuteurs nous ont simplement renvoyés vers le Premier Ministre, sans la moindre proposition tangible », a déploré un membre du BEN sous couvert d’anonymat.
Cette situation a exacerbé le sentiment de frustration des grévistes, qui jugent l’attitude du gouvernement passive face à leurs revendications. « Nous sommes ouverts au dialogue, mais nous ne pouvons pas accepter que nos revendications soient ignorées. Nous exigeons des engagements clairs et écrits », a martelé un cadre du SAMES.
Vers un durcissement du mouvement
Face à ce qu’il qualifie d’ »inertie du gouvernement », le BEN a décidé de durcir le ton en prolongeant son mouvement de grève. Il annonce ainsi un nouvel arrêt de travail de 48 heures les mercredi 26 et jeudi 27 février 2025, tout en assurant le respect strict des urgences médicales à l’échelle nationale.
Le syndicat demande à ses membres de rester mobilisés et de maintenir la pression jusqu’à l’obtention de réponses satisfaisantes. Il rappelle que ses revendications portent sur plusieurs points cruciaux, notamment l’amélioration des conditions de travail, la revalorisation salariale et l’application effective des engagements antérieurs pris par le gouvernement.
Un impact significatif sur le secteur de la santé
La grève en cours a déjà eu des répercussions majeures sur le fonctionnement des hôpitaux et centres de santé publics. De nombreux patients se sont retrouvés dans l’impossibilité d’accéder à des consultations et soins non urgents, tandis que certains services hospitaliers ont fonctionné au ralenti.
Du côté du gouvernement, aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée après l’annonce de cette nouvelle grève de 48 heures. Toutefois, certains observateurs estiment que la situation pourrait rapidement devenir critique si aucune solution n’est trouvée dans les prochains jours.
Quelle issue pour ce conflit ?
Alors que le bras de fer se poursuit, les regards sont tournés vers le gouvernement, qui devra prendre des décisions stratégiques pour désamorcer cette crise. Une médiation avec le Premier Ministre pourrait-elle débloquer la situation ? Ou faudra-t-il attendre une mobilisation encore plus forte du SAMES pour voir des avancées concrètes ?
En attendant, les usagers du service public de santé restent les premiers impactés par ce conflit, dans un contexte où l’accès aux soins demeure une préoccupation majeure pour de nombreux Sénégalais.
infomed