Le directeur des infrastructures, des équipements et de la maintenance du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Amad Diouf a annoncé la publication prochaine d’un « livre blanc sur la Covid-19» en vue de vulgariser l’expérience de la gestion de cette pandémie . Il s’agit d’un document qui résumera tout ce que le Sénégal a entrepris depuis le 2 mars 2020, date d’apparition du premier cas confirmé de la Covid-19.
«Le ministère de la Santé et de l’Action sociale est en train de travailler sur un livre blanc pour résumer tout ce qui a été fait depuis le 2 mars 2020 jusqu’à maintenant», a déclaré Amad Diouf, le directeur des infrastructures des équipements et de la maintenance (Diem) dans un entretien exclusif avec Infomed. «Dans les jours à venir, nous allons partager avec les Sénégalais, avec le monde entier, l’expérience du Sénégal, ce qui nous a permis d’avoir des résultats, même s’il y a eu beaucoup de difficultés », a précisé Amad Diouf.
Ingénieur biomédical hospitalier de formation, Amad Diouf a été au cœur du plan de préparation de lutte contre la pandémie dès la découverte des premiers cas de Covid en Chine. Sa direction s’occupe de l’acquisition de tout ce qui est matériel, équipement et maintenance au sein du ministère de la Santé et de l’Action sociale. «Le livre blanc permettra de revenir sur les acquis, les perspectives et les leçons apprisesavec cette Covid. Nous vous donnons rendez-vous dans les prochains jours», a ajouté le M. Diouf sans donner plus de précisions sur cette annonce.
Le Sénégal a anticipé
Pour lui, même si le Sénégal n’était pas prêt comme aucun autre pays au monde, à faire face à cette pandémie, le pays a eu toutefois le mérite d’avoir anticipé la riposte avant même que le premier cas ne soit enregistré sur le continent africain. «Cette pandémie a surpris tout le monde, y compris le Sénégal. Mais la particularité du Sénégal, il faut le noter, c’est que dès l’apparition de l’épidémie en Chine déjà, le Sénégal s’est organisé », relève-t-il.
Amad Diouf explique qu’un « plan de préparation» avait été entrepris très vite par les équipes du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Mais Ironie de l’histoire, c’est le jour où ledit plan allait être présenté au chef de l’État que le premier cas confirmé au Sénégal a été annoncé. Le pays n’avait donc qu’à mettre à exécution son plan de riposte. Le pays avait notamment pris une batterie de mesures pour mieux contrôler l’épidémie. Les résultats du test COVID-19 reviennent dans les 24 heures (voire plus rapidement). L’on se rappelle que des hôtels sont réquisitionnés pour mettre en quarantaine les patients Covid-19 , une communication transparente sur les cas d’infections au coronavirus est mise en place depuis le premier jour de la pandémie …
«Nous avons élaboré un plan de préparation qui a été soumis le 2 mars 2020 au président de la république. C’est au moment de la présentation de ce plan de préparation que le premier cas est survenu au Sénégal », révèle Amad Diouf. Le plan en question, selon M. Diouf comportant « les différentes stratégies, les différentes composante» de la riposte a été validé par le président de la République. Le Sénégal a globalement bien géré cette crise puisqu’il a peu ou prou l’un des systèmes sanitaires les mieux préparés à faire face à des crises de cette nature.
Pour mémoire, en septembre 2020, le Sénégal avait été classé deuxième pays au monde à avoir bien géré la pandémie de Covid-19, derrière la Nouvelle-Zélande et devant le Danemark par le journal américain US Today. De ce point de vue, le pays faisait mieux que bien des pays occidentaux comme la France, l’Angleterre, comme les États-Unis. Si l’on se fie au même classement, le Sénégal est le premier sur le plan africain à avoir bien gérer cette crise sanitaire
Le pays s’est aussi montré solidaire vis-à-vis de ses voisins de la sous-région en y apportant notamment de l’oxygène ou des ambulances médicalisées à certains pays voisins. C’est le cas de la Guinée Bissau et de la Gambie qui ont reçu 20 000 doses offertes par Dakar.
«L’expérience du Sénégal même en termes d’appui a fonctionné. Le président a demandé qu’on appuie la Guinée en ambulances médicalisée », explique Amad Diouf. « L’oxygène qui a été une denrée rare, là également nous avons appuyé les pays de la sous-région. Il fallait actionnée cette solidarité et effectivement le Sénégal a appuyé certains pays. Le COUS, le centre d’opération d’urgence sanitaire est allé en Gambie pour les appuyer. C’était une solidarité manifeste avec les pays de la sous-région», a conclu Amad Diouf.
Frédéric ATAYODI