Le Sénégal vient d’accueillir les sortants de la première promotion du diplôme d’Etudes Spécialisées (Des) de radiothérapie. La cérémonie s’est déroulée au niveau du rectorat de l’université Cheikh Anta Diop.
Le Sénégal en manque de personnel qualifié dans le traitement du cancer vient d’accueillir des médecins sortis de la première promotion du Diplôme d’Etudes Spécialisées de radiothérapie. Formés au sein de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, ces derniers sont aujourd’hui prêts à rejoindre les différents centres de traitement du cancer.
Selon le Professeur Amadou Aly Mbaye, recteur de ladite université, c’est une fierté pour l’Afrique mais aussi pour le Sénégal. « Nous ressentons une très grande fierté de célébrer… les premiers diplômés de DES de radiothérapie en Afrique de l’Ouest. A l’issue de cette formation et grâce aux financements acquis, la Faculté de médecine a pu considérablement garder le leadership dans la main de la formation, de la recherche et la prise en charge du cancer dans la sous-région. Elle est devenue par la même occasion, le centre de référence dans ce domaine et les étudiants que nous avons formés constituent une première promotion du DES de radiothérapie qui est unique dans son genre en Afrique. Nous avons reçu des candidatures cette année venant de L’Afrique centrale pour qu’au lieu de partir dans le Maghreb ou en France pour se soigner, les Africains formés à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar puissent les prendre en charge».
Toutefois, le professeur Mbaye prône le relèvement du plateau technique dans les structures de santé afin de permettre à ces nouveaux spécialistes d’exercer convenablement. « Le défi, c’est le relèvement du plateau technique et quand on parle de santé, il y a deux piliers fondamentaux qui sont la formation des hommes, sur ce plan on est bien outillé, et la deuxième, ce sont les outils ». Macoumba Gaye, coordonnateur des spécialistes en radiothérapie, parlera lui de l’historique de cette branche de la médecine au Sénégal. « Il faut savoir d’où on vient. En 2016, nous avions un seul appareil radiothérapie totalement obsolète à l’hôpital de Le Dantec tombé en panne et seulement deux diplômés. En début de 2017, nous étions au creux de la vague et nous étions obligés d’envoyer tous nos patients cancéreux hors du Sénégal. En ce moment, on dit qu’on se mettrait 10 ans à se remettre de cette situation et quatre ans après, l’Etat a fait un effort conséquent en mettant 4 milliards pour des matériels et des soutiens particuliers. Petit à petit, on est arrivé jusque-là ».
Au niveau des bénéficiaires, Awa Sadique Badiane a exprimé sa fierté : « c’est un grand plaisir d’être la seule parmi les 5 premiers de la première promotion. Au début, c’était dur de gérer la vie de famille et les études qui ont duré 4 ans surtout lors de notre première sortie au Maroc mais aujourd’hui, on a récolté de bon fruit et j’en suis heureuse.»
Auteur: Sudoneline