Le gouvernement bissau-guinéen vient de promulguer un décret qui conditionne l’accès aux établissements scolaires, universitaires ainsi qu’aux transports publics à la vaccination. Il faudra désormais disposer d’une certification vaccinale ou à défaut d’un test RT-PCR négatif pour accéder à ces lieux ou simplement se déplacer dans ce pays voisin du Sénégal où ce samedi le président Macky Sall a également évoqué la question de l’obligation vaccinale.
En matière d’obligation vaccinale et de riposte à la Covid-19, le gouvernement de Nuno Gomes Nabiam, le Premier ministre bissau-guinéen, fait figure de précurseur dans la sous-région. Désormais, les enseignants et les employés de tout niveau scolaire ainsi que les étudiants de l’enseignement supérieur « qui n’ont pas reçu au moins la première dose du vaccin avant le 10 novembre ou la deuxième dose avant le 10 janvier, sont tenus d’effectuer des tests RT-PCR tous les quinze jours pour avoir accès aux établissements concernés » . Mieux, selon le décret gouvernemental envoyé à la presse, « les agents de l’institution qui permettent l’accès à l’établissement à des personnes non vaccinées ou ne présentant pas de test de dépistage négatif sont passibles d’amendes de 150 000 F Cfa et 300 000 F Cfa ».
Outre le secteur de l’Enseignement, c’est aussi l’ensemble du secteur du Transport qui est impacté par ce décret puisqu’il impose la même mesure pour les déplacements dans les transports publics routiers ou fluviaux pour les passagers et les conducteurs ou pilotes. A partir de ce 10 novembre, la circulation sera conditionnée par la prise de la première dose de vaccin et à partir du 10 janvier 2022, une vaccination complète sera requise. Le non-respect de ces règles sera passible d’une amende allant de 20 000 F Cfa à 100 000 F Cfa pour le conducteur ou le pilote et de 15 000 F Cfa pour les passagers. Par ailleurs, le décret maintient le port obligatoire du masque sur la voie publique et dans les lieux fermés accessibles au public, et autorise à nouveau la pratique des sports collectifs, y compris les championnats de football. Enfin, le même décret indique que « la tenue d’activités politiques des partis, à savoir des rassemblements, des réunions de base, d’événements sociaux et culturels et l’exploitation de discothèques, de salles de fêtes et d’autres lieux de divertissement est autorisée, à condition que soient respectées les mesures relatives à la distance physique minimale d’un mètre entre les participants, à l’utilisation correcte des masques, à l’hygiène des mains, à la désinfection et à l’hygiène adéquate du lieu des manifestations ».
Dans le même temps, le Haut Commissariat à la Covid-19 a lancé hier lundi 1er novembre, l’impression du certificat numérique de vaccination contre la Covid-19, afin d’améliorer l’accès aux services de dépistage et de vaccination et ainsi assurer une plus grande surveillance. Cette application a été créée en partenariat avec une start-up bissau-guinéenne baptisée Innovalab et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). La Haute Commissaire, le Dre Magda Robalo, a indiqué qu’« il est nécessaire de disposer d’un système interne opérationnel capable de reconnaître la validité des certificats de vaccination ». De plus, elle a invité les bissau-guinéens à se faire vacciner et évoqué la possibilité que les moins de 18 ans soient vaccinés dès l’année prochaine. Enfin, elle a indiqué que son pays compte sur le soutien de ses partenaires, notamment l’Union africaine (UA), pour que les certificats délivrés soient acceptés hors de ses frontières.
Justement, au Sénégal voisin, le président Macky Sall a déclaré lors de la cérémonie de pose de la première pierre du Centre National d’Oncologie de Diamniadio qu’« il faut commencer à instaurer dans certains services publics, l’obligation de présenter une carte de vaccination pour y entrer ». Le président sénégalais a par la suite précisé sa pensée : « C’est pour ne pas mettre en danger la vie des autres. Que ce soit dans les Universités, certains services, les stades… il faut demander au Cnge (Comité national de gestion des épidémies) de proposer des mesures parce que ce n’est pas normal que l’Etat fasse tous les efforts pour acquérir les vaccins et qu’ensuite les gens refusent de se vacciner.»
Par Bastien DAVID