Les médecins bénéficiant de la bourse de spécialisation sont avertis. Ils auront une procédure de remboursement, en cas de refus de rejoindre la localité où ils sont affectés. L’annonce a été faite, hier, par le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Il n’est plus question, pour le ministère de la Santé et de l’Action sociale, d’accepter des refus d’affection des spécialistes dans les régions. Du moins, pour ceux qui ont bénéficié des bourses de l’Etat. Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, menace de leur faire rembourser la bourse, en cas de refus.
Il présidait, hier, la revue du Plan national de développement sanitaire 2020. Selon le ministre, les spécialistes sont nombreux, mais il se pose, toujours, la problématique des affectations dans les lieux difficiles. Alors que les spécialistes qu’ils forment ont signé un engagement de service public. Il est d’avis que, lorsque l’on est dans le système, on répond à l’employeur qui reste l’Etat. C’est à ce niveau, à son avis, qu’il faut poser le débat avec objectivité. ‘’Quand un spécialiste est affecté dans une région et quelle que soit la région, il doit prendre service. C’est l’équité territoriale qui l’impose et c’est aussi l’égalité du service public et la responsabilité du fonctionnaire. Il s’est posé le problème de l’affectation des gynécologues. Ceux qui ont refusé verront une procédure de remboursement de la bourse de spécialisation’’, annonce le ministre.
S’agissant du cas de Kolda, il précise qu’il y aura aussi une procédure administrative adaptée au refus de ne pas prendre service au niveau de Kolda. ‘’De manière globale, les médecins sont responsables et engagés à servir dans tout l’Etat. Ces cas étaient des cas isolés, il faut le dire’’. Pour Abdoulaye Diouf Sarr, le Sénégal forme assez de spécialistes dans la sous-région, mais au niveau local, c’est toujours difficile. C’est pourquoi la bourse de spécialisation qui était, il y a quelques années, à 150 mille francs, est doublée à 300 mille F CFA. ‘’Au début, nos étudiants, les jeunes médecins, ne se bousculaient pas, parce que n’ayant pas la possibilité de prendre en charge cette spécialisation’’.
Incendie meurtrier à l’hôpital Magatte Lô de Linguère
Concernant l’incendie meurtrier de l’hôpital Magatte Lô de Linguère, Abdoulaye Diouf Sarr renseigne qu’ils comptent prendre en charge le système, avec beaucoup de courage et de clairvoyance. ‘’Il faut laisser les gens spéculer. Notre rôle est de ne pas regarder dans le rétroviseur, surtout sur certains aspects. L’enquête est en cours. Nous avons reçu un rapport provisoire qui nous a permis de noter une négligence au service de néonatalogie. Ce sont ces négligences qui nous ont permis de prendre des décisions, comme relever le directeur de l’hôpital. Nous avons également demandé à tous ceux qui étaient au niveau du service de néonatalogie de se mettre à la disposition de l’enquête de la région médicale’’, renseigne-t-il.
Pour ce qui est du plateau médical, il souligne que des efforts sont faits, mais il reste à faire. Au début, révèle le ministre, on était sur une fourchette d’une vingtaine de lits, avec les premiers cas de la Covid-19. Aujourd’hui, les capacités de prendre un nombre important de malades sont là, grâce à la flexibilité d’adaptation en investissement. A l’en croire, beaucoup de centres de traitement sont mis en place, des scanners achetés en grand nombre, des unités de dialyses modernes. De 19 centres, on est passé à 25, et elle s’effectue dans tout le pays. Quatre hôpitaux sont en train d’être livrés en même temps ; ce qui est une première. ‘’Le plateau médical doit être en permanence en mouvement pour devenir performant et dynamique’’.
En outre, la revue d’hier a permis d’évaluer l’année 2020. Il s’est agi de voir ce qui a été fait et dans quelle mesure il est possible d’apporter des améliorations sur ce qui a été déjà fait. En plus de la riposte par les mesures, a souligné Abdoulaye Diouf Sarr, ils ont lancé une campagne de vaccination qui est en cours contre la Covid-19. ‘’En termes de vaccination (toutes maladies confondues) nous avons un taux national de près de 80 %. Cela, même si nous savons qu’il y a cinq régions où nous devons faire un effort important. Il s’agit de Kédougou, de Diourbel, de Tambacounda, de Kaffrine et de Fatick. C’est pourquoi nous lançons un appel aux élus locaux pour booster la vaccination dans ces localités’’, fait-il savoir.
En plus de cela, le pays attend, dans quelques semaines, un autre lot de vaccins. L’objectif, rappelle le ministre, est que le Sénégal ait des performances remarquables dans le domaine. Les lots devant permettre d’administrer la seconde dose sont attendus.
VIVIANE DIATTA (Enquête plus)