Lettre ouverte au Ministre de la santé et de l’action sociale
Acte 1
Affaire de l’étudiant en médecine SOD,
Monsieur le ministre de la santé et de l’action sociale : de quoi peut-on se réclamer encore d’humain ?
Voilà depuis quelques jours que le cas de l’étudiant SOD est sous le feu de l’actualité et son image n’a pas fini d’envahir nos médias et les réseaux sociaux. Mais hélas, les autorités du pays, à commencer par le ministère de la santé, font la sourde oreille face à une situation qui relève, en premier, de leur responsabilité. Aujourd’hui la vie de ce jeune médecin est menacée, son état de santé se dégrade et l’insensibilité du ministère de la santé dans l’affaire est gênante, insupportable et relève d’une extrême gravité.
Monsieur le ministre de la santé, votre manque de réactivité face à ce qui pourrait être qualifié de non-assistance à une personne en danger est inacceptable. Votre comportement est encore beaucoup plus révoltant et intolérable dans la situation de ce jeune médecin du fait qu’il n’a reçu en retour la rançon de son engagement citoyen. Cette posture est purement irresponsable, elle convoque une fuite de responsabilité et une lâcheté. Prendre en charge le SOD est une demande sociale, elle loin de devenir une jurisprudence.
En effet, monsieur le ministre, les témoignages reçus auprès de ses amis sont unanimes et confirment son engagement et son sacrifice envers la communauté. SOD est utile à la société, il l’est beaucoup plus que les chanteurs et danseurs, ces individus en quête de joie et plaisir mondain à qui le pouvoir à récemment octroyé 2.5 milliards de francs en guise de compensation. SOD ne mérite pas ce manque de considération méprisant. Sa situation doit interpeller toutes les personnes éprises de justice, à commencer par les organisations de défense des droits de l’homme. Monsieur le ministre, sachez que tous ceux qui garderont le mutisme face cette situation seront tenus complices de ce qui adviendra à ce jeune médecin plein de talent et d’avenir. Votre gouvernement n’a pas le droit de négligence face au cas de SOD car sa vie est utile pour la nation toute entière.
Nous écrirons aux ONG et autres bailleurs qui subventionnent le secteur de la santé, commanditent et imposent leurs programmes sanitaires. Nous userons de nos connaissances internationales pour tenir informés le secrétariat national de l’OMS ainsi les autres organismes de défense des droits de l’homme. Vous savez très bien qu’on détienne encore cette relation d’influence avec les décideurs de ce monde…
Si nous interpelons l’autorité, c’est parce nous savons qu’elle peut faire le geste utile pour sauver ce jeune.
En interpellant le ministre nous ne mandions pas, nous voulons faire valoir ce qui est notre devoir de citoyen.
En interpellant les autorités de ce pays, nous manifestions notre solidarité et agissons en conformité à nos valeurs de solidarité.
En interpellant l’autorité, nous disons non à l’indifférence et nous refusons la complicité.
Mais surtout, en interpellant l’autorité, nous interpellons le monde qui nous regarde car demain nous serons jugés devant la postérité.
Que chacun fasse son rôle !
Que chacun assume pleinement sa responsabilité devant ses semblables et surtout l’histoire !
A bon entendeur !
Serigne Shérif Fall
Approchez vous de Mareme F dall et de la fondation Servir le Senegal.