Envisager une grossesse après une césarienne n’est pas facile pour une maman qui est habitée par la peur et l’angoisse d’une seconde opération chirurgicale. L’option d’un accouchement par voie basse chez une femme ayant subi une césarienne antérieure doit être envisagée avec précaution tout en évaluant les risques pour la mère et le bébé.
Il est préférable de démarrer une grossesse au moins un an après le dernier accouchement par césarienne pour éviter tout risque d’une deuxième intervention.
Quelle voie d’accouchement opter ?
Une césarienne première n’engendre pas forcément une seconde intervention ; ce n’est pas parce que l’on a accouché par césarienne pour la première fois que ça sera pareil pour les autres. L’accouchement par voie basse est bien possible mais le gynécologue devra évaluer les possibilités d’accoucher par voie basse tout en tenant compte des risques hémorragiques (rupture utérine). La prudence sera de mise et le management de l’accouchement nécessitera une surveillance rigoureuse.
Certains facteurs sont prédictifs d’une réussite d’accouchement par voie basse, il s’agit :
- L’intervalle entre la date de début de grossesse et la césarienne est supérieure à une année ;
- L’intervalle entre la date prévue d’accouchement et la date de la césarienne est de plus de 18 à 24 mois ;
- Avoir aussi déjà accouché par voie basse sur la castratrice est un facteur de bon pronostic ;
- Un déclenchement du travail spontané avec un col souple très favorable ;
- Un bassin praticable avec un fœtus en présentation céphalique et un poids normal.
Certains facteurs sont en faveur de la réalisation d’une seconde intervention. Il s’agit :
- Avoir déjà subi deux césariennes ;
- L’âge maternel au-delà de 40 ans ;
- L’obésité ;
- Un bébé dont le poids de naissance est estimé à plus de 4 kg ;
- Si le bébé se présente par le siège (fesses ou pieds) ;
- Un terme de grossesse dépassé et que le déclenchement est impossible à cause d’un col non favorable ;
- L’existence de maladie telle que la prééclampsie, l’hypertension, le diabète ou une maladie rénale.
Les risques
- La rupture utérine est le risque le plus craint. Elle survient le plus souvent au cours du travail. Elle est secondaire à une fragilisation de la cicatrice utérine qui se rompt et provoque l’expulsion du fœtus dans la cavité abdominale. C’est un accident dramatique pouvant aboutir à un décès maternel.
- Une insertion anormale du placenta telle qu’un placenta prævia c’est-à-dire un placenta bas et ou un placenta accreta qui signifie que le placenta est profondément fixé dans l’utérus).
- Un accouchement terminé par forceps ou ventouse pour éviter à la maman de faire trop efforts expulsifs.
- Une anoxie fœtale due à la lenteur du travail pouvant entrainer un décès fœtal.
La rupture utérine et l’insertion anormale du placenta sont deux pathologies qui sont à risque très hémorragiques pour la mère.
La prise de décision d’une césarienne doit être mûrement réfléchi. Le dernier mot revient au gynécologue obstétricien.
Dr. Doudou Sagna
Gynécologue