Au Sénégal, les affections buccodentaires touchent plus de 76 % de la population adulte avec des répercussions négatives sur le bienêtre. D’où la nécessité, pour le gouvernement sénégalais, de renforcer la politique de promotion de la santé buccodentaire par des stratégies de prévention au sein de la communauté mais aussi une amélioration de l’accessibilité à des soins de qualité.
Toutefois, depuis quelques années, l’État du Sénégal a accompli des efforts considérables pour améliorer l’accessibilité et la qualité des soins dentaires par le recrutement régulier de chirurgiens-dentistes ; le renforcement des équipements dentaires (fauteuils dentaires, appareils de radiographie, autoclaves et d’unités mo[1]biles) ainsi que l’ouverture de services dentaires dans les Eps et les Centres de santé ; un programme de renforcement de capacités des Infirmiers chefs de poste et des sagefemmes, pour prendre en charge l’urgence des affections buccodentaires initiée depuis 2013 et qui se poursuit dans les régions médicales ; l’orientation des acteurs communautaires et des praticiens de la médecine traditionnelle sur la re[1]connaissance des signes, les mesures de prévention des affections buccodentaires et particulièrement du Noma ainsi que la promotion du recours précoce aux soins dentaires.
Actuellement, le Sénégal est en train d’élaborer et de valider son plan stratégique national de la santé buccodentaire aligné à la stratégie régionale et au plan d’action mondial de la santé buccodentaire récemment adopté par l’Assemblée mondiale de la santé. Cependant, les maladies bucco[1]dentaires partageant les mêmes facteurs de risque que les maladies chroniques non transmissibles tels que le diabète, les pathologies cardiaques, les affections aussi rénales, ont de nombreux défis à relever en dépit de ces avancées.
Il s’agit du déficit de sensibilisation de la population relative aux méthodes de prévention, du financement des activités de la santé buccodentaire, de la qualité des données de routine et de surveillance de qualité pour la promotion de la santé buccodentaire afin de réussir le pari de la réduction de la charge de morbidité des affections buccodentaires par des stratégies adaptées d’un bon rapport coût/efficience pour tendre vers la Couverture sanitaire universelle (Csu), de l’exercice illégal de la santé buccodentaire et des pratiques dangereuses liées à la publicité mensongère entrainant de nombreuses disparités dans l’utilisation des services de soins.
D’où la nécessité de renforcer la sensibilisation sur l’hygiène buccale dentaire, sur les facteurs de risque et sur les mesures de prévention des affections buccodentaires. C’est pourquoi, cette année, la célébration de la Journée mondiale de la santé buccodentaire qui aura lieu ce mercredi 20 mars 2024, offre une plateforme idéale pour sensibiliser et encourager les engagements et les actions en faveur d’une bonne santé buccodentaire.
Cette année, la célébration de la Journée mondiale intervient dans un contexte particulier coïncidant avec le mois de ramadan et la campagne électorale pour la présidentielle et sera donc marquée par une campagne de communication à travers les médias, de sensibilisation de masse à travers le pays dans les écoles, daaras et lieux publics. Les activités de dépistage et de soins gratuits sont reportées au mois avril.
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