Le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) promet de dérouler un vaste plan d’actions si le gouvernement ne prend pas en compte sa plateforme revendicative. Le Sames l’a fait savoir hier après avoir décrété 48 heures de grève pour protester contre «l’agression» du Dr Massamba Guèye Fall, le 31 janvier dernier à Saint-Louis.
Le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) exige de l’Etat le respect de la plateforme revendicative. Et ce, après les 48 heures de grève décrétée par le Sames et entamée depuis lundi pour protester contre «l’agression par arme à impulsion électrique» dont a fait l’objet Dr Massamba Guèye Fall de la part «d’éléments de la Police nationale», en marge «de l’installation tumultueuse d’un nouvel agent comptable contesté par une partie des travailleurs». Alors que Dr Massamba Guèye Fall «n’était mêlé ni de près ni de loin à ces évènements».
«Jusqu’à l’heure où je vous parle (hier), on est en face d’un dilatoire que rien n’explique de la part du gouvernement. C’est pourquoi nous avons décidé que dans les jours à venir ou même les heures à venir, nous allons annoncer un vaste plan d’actions national autour de cette plateforme revendicative pour obliger l’Etat du Sénégal à venir s’asseoir à la table de négociation et à mettre les points essentiels pour le système de santé au cœur de ses préoccupations», affirme Dr Mamadou Demba Ndour, Secrétaire général national du Sames, en conférence de presse avec les autres membres du syndicat au siège de l’Ordre national des médecins.
«La grève a été bien suivie sur l’étendue du territoire national. Parce que comme vous le savez, on avait appelé à une grève parcellaire. Parce que nous avions demandé qu’on respecte les urgences. Ce qui fait qu’on ne s’attendait pas à 100% du suivi de la grève. Et à l’évaluation d’aujourd’hui (hier) à 10 h, on était à 98, 7 % de suivi du mot d’ordre à travers tout le territoire national», note le Secrétaire général national du Sames.
Dans la plateforme revendicative du Sames, il y a une revendication pour qu’un statut particulier soit accordé aux professionnels de santé. «Dans ce statut particulier, nous revendiquons un privilège de juridiction pour que, dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, le médecin ne puisse pas être interpellé de manière sauvage. Si on veut interpeller le médecin, qu’on puisse suivre un certain nombre de préalables à travers la saisine du ministère de la Santé et de l’action sociale afin de pouvoir garantir en cas de poursuite, de détention éventuellement, une continuité des services de soins», ajoute Dr Ndour. Et ce dernier de mettre l’accent sur un deuxième niveau qui est la saisine des ordres professionnels. «Vous savez la médecine, la pharmacie et la chirurgie-dentaire sont des professions encadrées. Dans le cadre de ces professions, seuls les ordres sont habilités à apprécier le bien-fondé de tel acte ou de tel autre acte. Si on veut poursuivre un professionnel de la santé dans le cadre de l’exercice, on donne une priorité à l’avis de l’ordre», insiste le Secrétaire général du Sames.
Par ailleurs, il y a aussi la demande de revalorisation au niveau du traitement indemnitaire. «Si on ne veut pas que se poursuive la fuite des cerveaux avec des politiques mises en place par des pays comme la France pour recruter les médecins étrangers. La démocratisation de l’offre de soins de santé constitue l’un des autres points de leur plateforme revendicative pour une meilleure prise en charge des populations en matière de santé», note le Sg du Sames.
Infomed avec le Quotidien