Mali, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Sénégal… De nombreux pays d’Afrique de l’Ouest comptent de plus en plus d’amateurs de chicha, en majorité des adolescents ou de jeunes adultes. Encore appelée narguilé, cette pipe à eau est utilisée pour fumer du tabac sous forme de mélasse additionnée d’arômes, et qui se consume avec du charbon. Ce mode consommation est présenté comme plus convivial et moins nocif que fumer une cigarette. Dans les capitales subsahariennes, plus qu’un effet de mode, la chicha est un véritable phénomène.
- Quête d’évasion
L’on peut en fumer dans les discothèques et les bars, ou dans des lieux spécialement aménagés, les « Chicha house clubs ». Beaucoup, comme Valéry Koné, en possèdent même chez eux. Cet Ivoirien âgé de trente ans en consomme « pour passer un bon moment de détente et de relaxation avec des amis ». D’autres encore, à l’instar de Mamadou Salé, sont convaincus que la chicha n’a rien de nocif. « Ça permet d’oublier les problèmes. C’est doux et ça sent bon. Comment cela peut-il être plus dangereux que la cigarette ? », s’interroge avec une bonne dose de naïveté cet étudiant bamakois de 25 ans.Pour l’OMS, une seule séance de chicha a le même impact sur la santé que le fait de fumer vingt ou trente cigarettes. La quantité de goudron et de nicotine qu’elle contient est tout aussi élevée, même si la part des métaux lourds tels que le chrome, plomb, ou le nickel est moins importante.
- Grave impact sur la santé
Parmi les risques encourus, sont mentionnés l’hépatite C, la tuberculose, les cancers ou des maladies respiratoires et cardiovasculaires. Et, comme pour la cigarette, il existe un risque réel de dépendance et des effets secondaires liés au tabagisme passif. Cela a conduit plusieurs pays à interdire la consommation de la chicha. Depuis avril 2021, c’est le cas à Ouagadougou. La capitale burkinabé a ainsi emboîté le pas à Bamako, Cotonou, Kigali ou encore Dar-es-Salam. Malgré ces interdictions, les nuages de fumée du narguilé continuent de recouvrir l’espace public.
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