Alors que la Chine, le plus grand pays d’endémie palustre a été certifié exempte de paludisme, la plupart des pays africains continuent de connaître une forte charge de décès liés au paludisme. Selon le rapport annuel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le paludisme dans le monde, 627 000 personnes dans le monde sont décédées l’année dernière du paludisme, le chiffre le plus élevé en près d’une décennie. Six pays du continent africain représentent plus de la moitié des décès dus au paludisme dans le monde.
En 2017, l’OMS a commencé à avertir ses membres qu’ils n’étaient pas sur la bonne voie pour les objectifs mondiaux de réduction du paludisme. Les objectifs comprennent une réduction de 90 % des taux d’incidence et de mortalité d’ici 2030 par rapport aux niveaux de référence de 2015.
L’année dernière, l’incidence des cas de paludisme était de 59 cas pour 1 000 personnes, alors que l’objectif pour l’année dernière était de 35 cas. Le taux de mortalité était de 15,3 décès pour 100 000 personnes à risque, alors que l’objectif était de 8,9 personnes. Dans l’ensemble, par rapport à 2019, il y a eu 14 millions de cas supplémentaires et 69 000 décès supplémentaires. Selon l’OMS, la plupart des pays fortement touchés par la maladie ont connu des revers et perdent du terrain pour atteindre leurs objectifs.
Depuis 2015, 32 pays ont connu une augmentation de l’incidence des cas et 24 ont connu une augmentation des taux de mortalité. Sur ce tableau sombre, figure en bonne place les pays africains qui représentent au total 70 % de la charge mondiale du paludisme. Une bonne partie sont des pays de l’Afrique subsaharienne. Le contexte actuel ne plaide pas non plus en faveur des efforts des Etats. En effet, la COVID-19 a aussi causé des perturbations dans la prévention, le diagnostic et le traitement du paludisme depuis deux ans.
Dernièrement, la communauté mondiale du paludisme a reçu de bonnes nouvelles de l’initiative Gavi qui a engagé près de 155,7 millions de dollars de financement pour déployer le premier vaccin antipaludique au monde en Afrique subsaharienne jusqu’en 2025. Des estimations révèlent que si le vaccin est correctement déployé, il pourrait sauver entre 40 000 et 80 000 vies chaque année.
Amadou Makhtar GUEYE