L’accès aux soins de qualité et la lutte contre la mortalité maternelle ont été au cœur des débats lors des 7èmes journées scientifiques organisées par l’Alliance nationale des sages-femmes du Sénégal (ANSFES) les 1er et 2 décembre 2023.
Dans le cadre de la promotion de la santé maternelle, l’Ansfes a tenu ses 7ème journées scientifiques à Dakar le vendredi 1er décembre et samedi 2 décembre 2023. C’est dans un amphithéâtre de l’Ucad 2, rempli de femmes vêtues de tissus rose, que s’est déroulé la cérémonie d’ouverture. Axé sous le thème principal « De l’évidence à la réalité : le modèle de soins de sage-femme pour une réduction des décès évitables de mère et nouveau-né », plusieurs sages femmes venues des quatre coins du Sénégal ont eu à participer à cette rencontre
Docteur Cheikh Ahmed Tidiane Cissé, Professeur titulaire de classe exceptionnelle à l’université Cheikh Anta Diop et Chef du Service gynécologie-Obstétrique de l’Ihs (Institut d’hygiène social) appelle les sages femmes à travailler en réseau. En effet, cette stratégie, explique-t-il, va permettre de renforcer l’offre de soins et d’éviter plusieurs lacunes qui gangrènent le système sanitaire. « Il faut repenser notre façon de collaborer. Cela va permettre à chacun de donner le meilleur de soi-même pour la résolution des problèmes de santé », dit-il.
Selon lui, l’organisation en réseau renforce la motivation dans la mesure où elle permet de repartir les tâches. Le but du réseau, explique-t-il, est de mutualiser les moyens dans un contexte de ressources limitées. « Avec les capacités actuelles dont disposent le Sénégal en termes de ressources humaines, on faire beaucoup mieux si on mutualise nos forces », souligne-t-il.
Une collaboration pour une meilleure prise en charge
Docteur Cheikh Ahmed Tidiane Cissé appelle également les sages-femmes à développer leurs propres protocoles. « Généralement les soignants ont tendance à utiliser des protocoles qui ne s’adaptent pas à nos réalités africaines. Nous devons apprendre à travailler nos méthodes pour mieux répondre aux besoins sur le plan local », déclare-t-il.
De son côté, Docteur Amadou Doucouré, Directeur de la santé de la mère et de l’enfant-Sénégal, plaide pour un plan d’action pour renforcer l’offre de soins dans le cadre de la santé maternelle. « Il faut un environnement où tous les parties prenantes se regroupent avec des objectifs à atteindre pour résoudre les problèmes de santé », fait-il remarquer.
En effet, Docteur Doucouré incite les sages- femmes à collaborer étroitement avec les médecins chefs de district pour déceler les dysfonctionnements qui peuvent handicaper leur travail. Pour atteindre les objectifs du développement durable, affirme-t-il, les sages-femmes doivent participer à lutte contre les inégalités mais aussi promouvoir la qualité de soins.
El Hadji Ibrahima Faye