Les acteurs de la lutte antitabac au Sénégal accompagnés des Bajenu Gox ont sonné hier, jeudi 7 décembre, la mobilisation pour une taxe parafiscale sur le tabac afin de financer les maladies non transmissibles et la lutte contre le tabagisme. La rencontre a eu lieu au Grand théâtre de Dakar en présence du directeur de la maladie. Dr Ndiaye
Une campagne de plaidoyer pour l’instauration d’une taxe parafiscale sur le tabac pour financer la lutte contre le tabagisme et les Maladies Non Transmissibles (MNTs) a été portée par des associations de la société civile, accompagnées des Bajenu Gox. Hier, jeudi, elles ont sonné la mobilisation au niveau de Dakar pour se faire entendre par le gouvernement du Sénégal. Selon ces acteurs, la campagne pour l’instauration d’une taxe parafiscale trouve tout son intérêt dans l’analyse et le constat de ces faits.
A cet effet, le directeur de la prévention au ministère de la Santé et de l’action, Dr Ndiaye, a déclaré : « ce plaidoyer organisé par les acteurs de la société civile de lutte antitabac reflète que les communautés s’engagent dans une lutte commune pour une taxation forte du tabac, afin de financer la lutte contre les MNTs et la lutte contre le tabac ».. Pour la société civile, le financement du secteur de la santé représente à ce jour 09% du budget national, loin des 15% de la déclaration d’Abuja que le Sénégal a ratifiée depuis 2001. Le tabagisme constitue un lourd fardeau pour l’État et la société sénégalaise.
En effet, le tabac est l’un des facteurs majeurs de risques de plusieurs Maladies Non Transmissibles dont celles cardiovasculaires, pulmonaires, l’hypertension artérielle, le cancer et le diabète. Pour Docteur Ndiaye, dans le domaine de la taxation sur le tabac, en collaboration avec la société civile, « le Programme national de lutte contre le tabac (Pnlt) a mis en œuvre une campagne de communication digitale, ainsi que des rencontres de plaidoyer auprès des députés de l’Assemblée nationale, des leaders coutumiers et religieux et autres leaders d’opinion ».
Pour le directeur exécutif de Cicodev Afrique Amadou Kanouté, porte-parole de ce consortium, depuis mai 2022 les acteurs de la société civile œuvrant dans le cadre la lutte antitabac et constitués de l’Institut Panafricain pour la Citoyenneté, les Consommateurs et le Développement (Cicodev Afrique), l’association ‘’Prévenir’’, la Ligue Sénégalaise contre le Tabac (Listab), DB Consulting, avec l’appui de nos partenaires, Campaign for Tobacco Free Kids (CTFK), Management Sciences for Health (MSH) et Global Alliance for Tobacco Control (GATC), mènent le plaidoyer pour l’instauration d’une taxe parafiscale sur le tabac pour financer la lutte antitabac et les Maladies Non Transmissibles (MNTs).
« Selon le rapport 2017 du Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (CRES), les coûts sanitaires de la prise en charge des maladies liées au tabagisme sont estimés à 122 milliards F CFA par an, alors que le montant des recettes recouvrées par l’Etat s’élève à seulement 24 milliards F CFA par an, soit une perte sèche de 98 milliards F CFA par année » a-t-il avancé. Et de poursuivre : « au Sénégal, le niveau de taxation des produits du tabac s’élève à 23% du prix, selon le rapport de la Banque Mondiale sur la situation économique de 2023, alors que l’OMS fixe cette taxation à 70% du prix des produits. Vous constaterez avec moi que nous avons encore une bonne marge. Et c’est toute la pertinence de notre plaidoyer pour l’adoption d’une taxe parafiscale sur le tabac pour financer les MNTs et la lutte antitabac à côté de la taxe d’accise comme le recommande la Directive Cedeao de 2017 ».
Kanouté a aussi renseigné : « sous nos cieux, la taxe parafiscale n’est nullement une inconnue, l’Etat du Sénégal a adopté dans bien des cas plusieurs taxes parafiscales pour financer certains secteurs. C’est l’exemple de la taxe sur le ciment pour financer le programme des 100 mille logements, également le carburant super et le diesel ont été taxés pour financer l’entretien des routes avec le FERA. La taxe parafiscale sur les produits pétroliers qui avait permis de financer le plan Takkal en 2011, vient rallonger cette liste qui est loin d’être exhaustive».
Avec sud quotidien