Pourquoi prescrire en dénomination commune Internationale (DCI) ?La DCI d’un médicament correspond au nom de la substance active qui le compose : c’est le nom scientifique du produit. Une même substance active peut-être présente dans des dizaines de médicaments de noms de marques différents. Contrairement au nom de marque du médicament, la DCI peut délivrer des informations-clés permettant de reconnaître les substances d’un même groupe pharmacologique ou chimique : par exemple, le suffixe -olol désigne la famille des bêtabloquants, -azépam celle des benzodiazépines, etc.
La DCI fournit de cette manière des indications sur le mode d’action des médicaments et les éventuels risques d’interaction.De même, en améliorant la compréhension de l’ordonnance par le patient, la prescription en DCI limite les risques de confusion entre plusieurs substances, facilite le repérage des doublons et cumuls de doses et offre au patient, lorsqu’il voyage à l’étranger, la possibilité de bénéficier de son traitement sans risque d’erreur.Ainsi, en facilitant le partage de l’information sur la base d’un langage commun à tous, la prescription en DCI favorise le bon usage des médicamentsPar rapport à des ruptures récurrentes de médicaments, la prescription en DCI peut faciliter aider le patient à avoir accès à des médicaments génériques pour éviter une mauvaise observance.Pour les patients, la prescription en DCI pourrait contribuer à mieux connaître le traitement et comprendre son objectif thérapeutique. comment prescrire en DCI ?Dans le cadre de la prescription en DCI, les mentions minimales à apposer sur l’ordonnance obéissent à des règles précises.
Le prescripteur doit désigner le principe actif qu’il prescrit par sa DCI, en en précisant le dosage, la voie d’administration et la forme pharmaceutique. Des règles spécifiques doivent être prévues dans le cas d’association de plusieurs principes actifs au sein d’une même spécialité.Si le prescripteur estime qu’il y a un risque d’incompréhension du traitement par le patient, ou qu’il est nécessaire que ce dernier s’en tienne à une seule et même spécialité pour la durée de son traitement, il a la possibilité d’adjoindre un nom de marque à la DCI, qu’il s’agisse d’un princeps ou d’un médicament générique.Devant une prescription en DCI, quel médicament dispense le pharmacien ?→ La prescription en DCI n’implique pas nécessairement la délivrance d’un médicament générique.Prescription d’une spécialité sans nom de marque (DCI pure)Devant une prescription en DCI « pure », c’est-à-dire d’un principe actif sans nom de marque, le pharmacien dispense la spécialité pharmaceutique qui répond le mieux aux besoins du patient.Dans la majorité des cas, le choix du produit peut se faire parmi plusieurs spécialités ayant la même DCI, sans que cela ne pose de difficulté pour le patient.Toutefois, pour certains types de traitements (comme par exemple les anticoagulants oraux, les antiépileptiques, etc.), pour certaines formes pharmaceutiques ou voies d’administrations, ou encore pour des patients en situation clinique particulière (par exemple les patients allergiques à certains excipients, les personnes âgées de plus de 75 ans, etc.), le changement de spécialité pharmaceutique par rapport au traitement habituel n’est pas recommandé.
Il convient dans ces cas de s’en tenir à une seule et même spécialité.Prescription d’une spécialité associée à un nom de marqueDevant une prescription en DCI d’une spécialité associée à un nom de marque, le pharmacien conserve son droit de substitution lorsque la spécialité prescrite est « génériquée » : il peut substituer à la spécialité prescrite un médicament générique utilisant le même principe actif, à condition que le prescripteur n’ait pas exclu cette possibilité pour des raisons particulières liées à la situation du patient, en apposant sur la prescription la mention manuscrite expresse « non substituable ».
Dr Moussa Diédhiou
Pharmacien d’officine