Faisant face à des difficultés pour leur insertion professionnelle, de jeunes pharmaciens regroupés au sein d’une association ont créé la plateforme «Pharma Ligeey» afin de faciliter l’accès à l’emploi aux jeunes diplômés et non autorisés à s’inscrire à l’Ordre professionnel. Ce, dans une profession libérale, « mais très fermée », a constaté Docteur Falla Mané, président de l’union des jeunes pharmaciens du Sénégal (Ujps) qui demande à l’Etat de libéraliser le secteur et de prendre les mesures autorisant leur l’implantation au niveau des sites disponibles dans le respect des normes.
Présentez-nous l’UJPS ? Pourquoi l’UJPS ?
L’Union des Jeunes Pharmaciens du Sénégal (UJPS) est une association qui regroupe des pharmaciens sénégalais et étrangers âgés d’au plus 45 ans selon nos textes. Les étudiants en fin de formation, à partir du troisième cycle, peuvent aussi adhérer à l’UJPS. C’est une association qui a été mise sur pied en 2001 et a eu son récépissé d’association en 2002. Notre génération a pris les rênes de l’association en 2015. L’objectif de cette association est de raffermir les liens de fraternités entre confrères pharmaciens principalement mais aussi de participer à l’insertion des jeunes confrères et à la formation post universitaire des jeunes pharmaciens.
En résumé, ce sont les missions que nous nous sommes assignés. Cela fait suite à un constat fait en fin 1990, début des années 2000. En effet, il était constaté que, de plus en plus, les pharmaciens étaient confrontés à un problème d’insertion, à un défaut de perspectives professionnelles et à une certaine précarité du statut au niveau de certaines fonctions pharmaceutiques principalement au niveau de l’assistanat. Ces préoccupations n’étaient pas forcément prises en compte par les instances existantes qui étaient sûrement celles du syndicat des pharmaciens privés du Sénégal parce qu’il n’y avait que ce syndicat, jusqu’à présent d’ailleurs. Le syndicat doit prendre en charge les revendications et les problématiques de tous les confrères pharmaciens de même que l’ordre national des pharmaciens du Sénégal qui est censé réguler et contrôler l’exercice de notre profession.
A la suite de ce constat qu’il y avait une partie des confrères dont les préoccupations n’étaient pas forcément prises en compte par ces instances précitées, certains avaient senti la nécessité et le besoin de s’organiser pour revendiquer un minimum de statut et de meilleures conditions d’existence pour la profession pharmaceutique et espérer éventuellement avoir une garantie d’insertion professionnelle.
Par la suite, il y a eu quelques moments de latence. Les gens de cette génération avaient pu éventuellement solutionner une bonne partie de leurs préoccupations. Cependant, notre génération, au début des années 2010, s’est rendu compte que les problèmes se répétaient et qu’il fallait s’organiser. Puisqu’une association était déjà existante, il était mieux de redynamiser la structure plutôt que d’en créer une nouvelle. C’est ainsi que, lors d’une assemblée générale, notre génération a été portée à la tête de l’UJPS.
Avez-vous un programme pour remédier à ces problèmes soulevés ?
Bien sûr, nous avons toujours eu un programme mais ça a toujours été un programme calé sur notre mandat de trois ans (2015-2018). L’objectif qu’on s’était assigné, c’était de diagnostiquer les problèmes de la profession de manière générale et essayer de dégager des solutions à ces problèmes. Et pour ce faire, il nous fallait nous concerter avec tous les acteurs de la profession et par la suite élaborer un projet de mémorandum qu’il fallait soumettre à l’autorité. Et ce programme était accompagné de différentes activités principalement des sorties médiatiques pour au moins nous faire entendre au niveau de l’opinion nationale et internationale et essayer aussi d’attirer l’attention de l’autorité sur les problèmes auxquels sont confrontés les jeunes pharmaciens.
Si ces préoccupations étaient prises en compte par les instances déjà existantes, je ne pense pas que cette association aurait vu le jour. Mais, il y a une certaine disparité aujourd’hui entre les différentes générations de pharmaciens. Au-delà de ce programme établi durant le premier mandat, ça nous a permis en même temps, à travers les relations que nous avions avec beaucoup de pharmaciens titulaires et beaucoup d’institutions, de faciliter l’accompagnement à l’insertion de beaucoup de jeunes pharmaciens. Mais par la suite, lorsqu’on a été réélu pour un deuxième mandat en 2018, l’idée c’était de ne pas poser tout le temps des actes de revendications ; il fallait éventuellement s’orienter sur autre chose, c’est ainsi qu’on a libellé un plan avec un axe principal qui était l’entreprenariat et l’auto-emploi avec trois axes principaux. Si je me rappelle bien l’idée c’était en premier lieu de nous associer pour mettre sur pied des projets innovants. Ça a été un projet d’installation d’une société de fabrication de coton avec un collègue qui l’avait initié. On y a travaillé ensemble.
Mais notre plus grand projet d’accompagnement de l’insertion des jeunes pharmaciens, c’est une plateforme à l’image de cette affiche derrière qui est la plateforme Pharma Ligeey. Parce qu’on s’était rendu compte que parfois certains, à travers leur relation sociale, avaient plus de chance d’avoir un emploi que d’autres qui n’avaient pas beaucoup de relations.
Malgré le fait qu’ils pouvaient avoir un certain nombre de compétences parfois ils avaient des difficultés. Beaucoup de pharmaciens ne se basaient pas seulement sur les CV (curriculum vitae) qui leur étaient envoyés pour recruter, ils posaient beaucoup de questions, parfois c’était sur la base de certaines recommandations. Du coup, l’idée c’était de mettre sur place une plateforme qui permettait aux jeunes pharmaciens d’interagir avec les recruteurs de tout bord. Donc, ça nous a coûté beaucoup d’argent mais Dieu merci avec l’accompagnement de certains partenaires, on a pu lancer. Ça fait deux à trois ans aujourd’hui, la plateforme Pharma Ligeey qui a vraiment participé à accompagner beaucoup de jeunes pharmaciens à trouver un emploi. Ça nous a permis de faire cette sensibilisation et permettre à un pharmacien qui pourrait se trouver à Kédougou ou Koumpentoum, sur un seul clic, d’avoir son compte et de pouvoir interagir avec des demandeurs d’emploi qui sont à Dakar ou dans d’autres régions et de choisir le profil qui pourrait les intéresser.
Nous avons aussi, avec la relation avec la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM), insisté et poussé pour qu’au moins que l’Union des Jeunes Pharmaciens du Sénégal puisse être impliquée dans le processus d’accompagnement, dans les critères d’ouverture d’officine en pharmacie et où on a été invité à participer à ce processus. Ça nous a permis de veiller à ce que les règles soient respectées et que tout le monde soit mis au même pied avec des changements dans la manière de procéder et ça a été impactant pour beaucoup de jeunes pharmaciens. Et, il y a eu, pour la première fois, moins de plaintes que d’habitude et même le résultat final a été affiché de manière publique. Il y a eu très peu de revendications et les revendications légitimes ont été prises en compte par les membres du comité en charge du dossier sur l’ouverture du site.
Comment expliquer que les préoccupations des jeunes pharmaciens ne soient pas prises en compte par les instances ?
Vous savez, l’ordre des pharmaciens est garant de l’exercice de la profession pharmaceutique. Donc, en principe, ils étaient censés prendre en compte les préoccupations sur le plan de l’exercice de la profession de tous les confrères pharmaciens. Mais il est dommage de constater qu’aujourd’hui il y a beaucoup de jeunes qui ne sont pas pris en compte parce qu’ils ne peuvent pas s’inscrire à l’ordre des pharmaciens. Ce qu’on pourrait considérer comme un refus d’accès à la profession pharmaceutique sous prétexte que ces jeunes pharmaciens-là ne travaillent pas et l’inscription à l’ordre est assujettie à l’exercice de la profession pharmaceutique, selon certains textes qui sont avancés par les détracteurs d’une plus grande inscription de tous les confrères à la profession pharmaceutique. Je dois souligner que cette lecture que certains font de ces textes-là, des maîtres de la législation pharmaceutique en font une autre. Ils trouvent que c’est anti-loi même de vouloir refuser l’accès à la profession à des jeunes diplômés. Nous avons toujours dénoncé que nous soyons la seule profession où ton diplôme ne te permet pas d’accéder à la profession. Maintenant les raisons et les motivations réelles, nous ne pouvons pas en débattre ici même. Donc c’est la raison pour laquelle il est difficile aujourd’hui pour nous de (…).
C’est vrai que les relations sont saines parce que nous sommes tous des confrères pharmaciens, il nous arrive de prendre leur avis, de les solliciter sur certaines questions donc inhérentes à leur mission et ils font de leur mieux pour nous accompagner. Mais tant qu’aujourd’hui tout pharmacien du fait de son diplôme n’est pas autorisé à accéder à l’ordre des pharmaciens du Sénégal, ça posera problème. D’autant plus que la plupart des pharmaciens qui voyagent pour exercer leur art dans d’autres pays, il leur est d’office demandé de justifier leur statut de pharmacien à travers une inscription de l’ordre de leur pays.
Nous avons une centaine de jeunes pharmaciens qui sont partis en Mauritanie depuis au moins un à deux ans mais la première chose qui leur a été demandée quand ils se sont présentés dans ce pays-là, c’est de justifier qu’ils sont pharmaciens. On ne leur a pas demandé leurs diplômes au niveau universitaire, mais on leur a demandé une carte d’inscription à l’ordre de leur pays d’origine. Il nous a fallu solliciter l’accompagnement du président de la section B de l’Ordre et du président du Conseil national afin qu’il puisse diligenter cette affaire et des cartes statutaires leur avaient été confectionnées afin qu’ils puissent exercer dans ce pays- là dont les conditions étaient meilleures qu’au Sénégal.
Il en est de même pour d’autres jeunes pharmaciens qui sont partis au Gabon et certains mêmes qui étaient partis pour continuer leurs études à l’étranger. C’est une obligation de disposer d’une carte professionnelle lorsque vous êtes diplômé mais c’est dommage qu’il y ait certaines conditions qui leur sont apposées donc qui font que tous les jeunes diplômés ne puissent s’inscrire à l’Ordre pharmaciens du Sénégal et ça nous le dénonçons et nous l’avons toujours dénoncé.
Quelles sont les actions que l’UJPS a menées pour la résolution de ces problèmes ?
Nous faisons ce que nous pouvons faire pour dire vrai. Nous avons toujours écrit, nous avons toujours plaidé. Maintenant, s’il n’y a pas une réelle motivation de changer la donne, on n’y peut rien parce qu’on ne peut pas les contraindre. Mais il arrivera un moment où à travers une orientation du comité directeur ou de l’assemblée générale de l’UJPS, s’il juge l’initiative opportune, parce qu’on l’a soulevé une fois et d’autres collègues nous avaient demandé de sursoir à cette mesure-là. On pourrait éventuellement porter le combat au niveau des juridictions compétentes que sont principalement la Cour suprême car l’Ordre est un démembrement de l’Etat.
Maintenant, il appartiendra à l’assemblée générale de juger de la pertinence de cette mesure qui a été déjà évoquée mais jusqu’à aujourd’hui, nous patientons en espérant que les gens vont voir une opportunité pour la profession de prendre en compte tous les acteurs parce qu’on est d’abord pharmacien de par son diplôme.
Que fait le syndicat des pharmaciens face à cette situation ?
Le syndicat, comme son nom l’indique, est un syndicat des pharmaciens privés du Sénégal. La dénomination écarte déjà une bonne partie des membres de la corporation parce que quand on dit que c’est un syndicat des pharmaciens privés, tous les pharmaciens ne sont pas dans le secteur privé. J’ai l’habitude, dans certaines réunions, de le souligner. C’est plus un patronat pharmaceutique quand on sait que c’est surtout des pharmaciens titulaires d’officine qui sont concentrés dans ce syndicat-là alors qu’un syndicat est censé défendre les intérêts matériels et moraux des membres d’une corporation. Dans notre profession, les employés, ce sont les pharmaciens assistants qui sont plus confrontés à des problèmes au sein de toute la profession et c’est rare de voir le syndicat se lever pour défendre les intérêts de cette partie de la corporation parce que la plupart des membres du syndicat sont leurs employeurs.
C’est la raison pour laquelle, on le dit, on le redit, c’est un syndicat du patronat pharmaceutique. Ce qui en témoigne, les combats qui sont soulevés, c’est principalement pour défendre un confrère déjà installé ou une consœur titulaire d’une pharmacie. On n’a jamais vu ou rarement le syndicat se prononcer sur le cas d’un jeune pharmacien employé quelque part et c’est dommage. Et c’est d’autant plus dommage que dans leur bureau ou dans les instances, on ne voit pas cette partie de la corporation intégrée les instances pour plaider sa cause afin que leurs problèmes soient pris en compte. Et nous pensons que ça devait être corrigé. Le syndicat est censé défendre les intérêts matériels et moraux des pharmaciens de tout bord et ce sont ces vides qui font que très souvent les gens se voient dans l’obligation de se constituer en structure qui va leur permettre de prendre en charge leurs préoccupations. Tel est le cas de l’Union des Jeunes Pharmaciens du Sénégal. Sûrement, tel est le cas aussi pour d’autres structures qui existent et qui existeront dans le futur.
Quelles solutions pour vos problèmes et ceux du secteur pharmaceutique en général ?
L’idéal pour moi serait de vous soumettre notre projet de mémorandum qui, pour chaque problème du secteur, avait dégagé des solutions en commençant par la création d’une haute autorité de la pharmacie ; quand on sait qu’aujourd’hui, la Direction du Médicament et de la Pharmacie qui est un démembrement de la Direction de la Santé, a très peu de moyens pour faire son travail parce que c’est l’autorité réglementaire de la profession pharmaceutique qui gère tout ce qui est pharmacie que ce soit les autorisations de médicaments qui doivent entrer dans le pays, la réglementation au niveau des sociétés pharmaceutiques, la réglementation des entreprises de distributions de médicaments, la réglementation des entreprises de promotion pharmaceutique et que cette institution ne détient pas les moyens de sa politique et qu’en termes de moyens et ressources humaines, ils ne sont pas assez bien outillés.
L’idéal aurait été de commencer par cette haute autorité pharmaceutique qui devrait voir le jour en intégrant aussi d’autres personnes ressources de la profession pharmaceutique. Ça pourrait permettre que ces personnes puissent participer à donner les orientations pour l’avenir de la profession pharmaceutique. Autre chose que nous avons constaté aussi, c’est que l’Etat, sûrement sous pression de ce que nous considérons comme étant le lobby de ceux qui détiennent les instances de la profession devrait à un moment donné libéraliser la profession car nous sommes une profession libérale très fermée. Pour preuve, depuis 2018, il n’y a pas eu d’arrêté proposant les créations de pharmacie parce qu’il y a eu une réforme en 2007 qui est venue recommander sur instruction du ministère de la Santé et de l’action sociale à travers un décret, que c’est maintenant l’Etat qui propose les sites où les gens peuvent s’installer. Donc, tu peux avoir un projet professionnel, avoir un esprit comme quoi tu voudrais t’installer quelque part dans le fin fond du Sénégal, si cette zone ne t’est pas proposée, tu ne peux pas proposer un dossier de création d’officine avec des conditions qui sont parfois discriminatoires.
Malgré cela, les gens sont obligés de s’adapter à ces conditions-là et que depuis 2018, il n’y a pas eu une seule proposition qui nous est faite pour qu’on puisse soumettre un dossier pour être candidat à l’ouverture d’officine de pharmacie quelque part. Et pourtant, on n’a pas vu la réaction du syndicat, on n’a pas senti la réaction de l’Ordre, on n’a pas senti la réaction du ministère de la santé et de l’action sociale. Pourtant, il y a des milliers de jeunes qui n’attendent que ça espérant qu’un jour qu’ils puissent disposer de leur officine de pharmacie et exercer leur art d’autant plus qu’une bonne partie des pharmaciens qui sortent de la faculté de médecine de pharmacie et d’odontologie, on pourrait dire deux tiers des sortants se retrouvent très souvent en chômage pour plusieurs années. Ce qui a motivé le départ ou l’exode de plusieurs jeunes pharmaciens vers d’autres pays comme la Mauritanie, le Gabon, le Djibouti les Iles Comores où éventuellement, ils avaient des opportunités d’exercer alors qu’ils n’avaient pas cette opportunité dans leur propre pays. Ça, on demande et puis on exhorte le ministre de la santé et de l’action sociale à nous accompagner pour la libéralisation de la profession pour au moins, ce qui dépend de son ressort soit exécuté comme cela se doit.
Il y a aussi le problème de l’intégration des pharmaciens dans la fonction publique. Aujourd’hui, il y a beaucoup de districts dans le pays qui ne disposent pas de pharmaciens au même moment, on note un besoin, on note aussi un bon nombre de pharmaciens qui sont au chômage. Si je prends l’exemple des dix années précédentes à la redynamisation de l’UJPS en 2015, c’est-à-dire de 2006 à 2014, il n’y a eu que 20 pharmaciens qui ont été recrutés en raison de 8 en 2012 et 12 en 2014. Précédemment, le dernier recrutement de pharmaciens c’était en 2006. C’est entre 2017 et 2021, qu’on a vu une quinzaine ou vingtaine de pharmaciens être recrutés pour au moins trois années de suite. Donc, ce sont des efforts qui sont à saluer, comparés à ce qu’il y avait précédemment.
L’Etat devrait aussi songer aux jeunes pharmaciens qui sont au chômage et qui n’attendent qu’à être recrutés pour aller exercer quelle que soit la zone où ils sont affectés. Donc, ça aussi, c’est un débat que nous posons comme perspective de solution.
Le Sénégal est aussi un pays qui, sur le plan industriel du côté de la pharmacie, n’est pas développé. Les seules unités de développement ou de fabrication de médicaments existantes n’appartiennent pas aux Sénégalais ou n’appartiennent pas au Sénégal. La seule fonctionnelle tout dernièrement c’était Médis qui était Winthrop avant d’être racheté par les Maghrébins, particulièrement des Tunisiens et qui a fermé ses portes il y a à peu près un an mettant au chômage beaucoup de pharmaciens. Les entités sur place qui appartiennent à des étrangers ne parviennent pas à produire l’essentiel des médicaments que nous consommons ; quand on sait que pratiquement 90% de notre consommation en médicament, nous l’importons des pays occidentaux. Il n’y a que moins de 10% qui sont produits dans notre pays. Du coup, c’est une politique de l’Etat, parce que les moyens que demande l’implantation de sociétés pharmaceutiques, d’Unité de production de médicaments, sont assez colossaux. Il faut d’ailleurs que l’Etat puisse suivre et que l’Etat puisse s’inspirer de certains pays comme le Maroc qui, à un moment donné, avait libéralisé permettant à certains partenaires extérieurs de venir s’installer avec des zones qui étaient particulièrement dédiées à la production de médicaments mais qu’en contrepartie, ils devaient intégrer dans leur stratégie de développement des fils du pays et en étant convaincu que pour un certains nombres d’années, ces fils du pays allaient bénéficier de l’expertise étrangère. Et c’est ainsi qu’après le départ de ces Occidentaux, les Marocains, les Tunisiens, la plupart des pays du Maghreb avaient pu avoir des sociétés pharmaceutiques fortes parce que leurs fils avaient pu bénéficier d’une expertise qui leur était apportée par des étrangers. Il y a des projets qui sont en cours mais qui sont encore timides ; il faut l’accompagnement de l’Etat et des réformes aussi sur les textes pour qu’on en arrive à cette situation.
Propos recueillis par Aissata SOW (Infomed Magazine)
Tres pertinent Cher président
Merci pour les efforts