Le système de santé de notre pays a toujours souffert de plusieurs maux qui peuvent être structurels mais aussi managériaux. Cela concerne d’abord les urgences, la gestion et le déploiement du personnel sanitaire sur toute l’étendue du territoire, s’y ajoute un plateau technique inexistant et un manque de coordination entre les différents niveaux de la pyramide sanitaire surtout entre le niveau centrale et périphérique.
Ainsi tous ces maux ont un dénominateur commun : l’absence de politique sanitaire sérieuse venant des autorités du pays car selon le ministère de la santé, le volet sanitaire représente 10% du budget du Sénégal dont les 7% représente le fonctionnement et le reste prend en charge l’investissement en terme d’infrastructure et la formation. Quel paradoxe ! Au même moment ; les organisations comme l’OMS et l’UEMOA recommandent d’allouer à la santé un pourcentage de 15% du budget .A cela s’ajoute les fuites des capitaux à travers les évacuations sanitaire qui représentent entre 3 à 5 milliards par an. Tous ces éléments ont fait que dans la vie quotidienne, il a été difficile de prendre en charge de façon optimale plusieurs pathologies.
Aujourd’hui, lorsque nous sommes confrontés à une situation sanitaire inédite de covid19, ces insuffisances structurelles et managériales deviennent plus criardes.
Je pense au sortir de cette crise sanitaire, il va falloir s’atteler à bâtir un système plus résilient en diversifiant les ressources humaines en terme de formation, renforcer les infrastructures. Il faudrait également corriger les inégalités territoriales en matière de santé, rendre accessible la santé à tous par le renforcement et l’accompagnement des mutuelles de santé. Enfin, il va falloir aussi améliorer la gestion des urgences médicales et chirurgicales par la mise en place de plateau médicale optimale et qu’il y ait plus de coordination entre le niveau central et le niveau périphérique de la pyramide sanitaire.
Dr Gueye Adama
Spécialiste en chirurgie orale
Chef de service d’odontostomatologie
EPS1 de Richard Toll