Le directeur de la recherche et de l’innovation au ministère de l’enseignement supérieur a présidé hier, jeudi 11 juillet 2024 au nom du ministre Abdourahmane Diouf, l’atelier sous-régional (Afrique de l’Ouest) du réseau francophone international en conseil scientifique (RFICS. Pr Amadou Gallo Diop, a profité de cette occasion pour souligner le déficit des données factuelles dans la formulation des décisions politiques publiques. Une barrière qu’il impute la responsabilité aux chercheurs et scientifiques.
L a complexité et la multi dimensionnalité des processus de décisions, notamment étatiques, rendent la prise en compte des preuves scientifiques et données probantes fondamentales. Toutefois, selon Amadou Gallo Diop, directeur de la recherche et de l’innovation, «il se trouve que l’élaboration des décisions politiques publiques souffre d’un énorme déficit en données factuelles venant de la recherche passant par les processus scientifiques vérifiés et solides. »Une barrière linguistique entrave aussi la prise de décision éclairée par les preuves scientifiques au sein des gouvernements. Sur ce point précis, il impute la responsabilité aux chercheurs et scientifiques : « Ce sont les universitaires, les scientifiques, les chercheurs qui ne savent pas, qui ils sont, qui ne savent pas ce qu’ils représentent, qui sont dans l’autosatisfaction d’avoir produit de puissants travaux scientifiques et des articles sortis dans les plus grands journaux du monde. Visitez chacun de nos bureaux, nous les enseignants du supérieur, vous allez trouver des centaines de thèses, de mémoires, de copies d’articles dans toutes les langues dont personne n’a connaissance et qui n’a aucun impact dans la vie des populations ou dans la prise des décisions », a soutenu le directeur de la recherche et de l’innovation.
Et le PrAmadou Gallo Diop d’indiquer pour le regretter : « Nous sommes considérés comme des gens compliqués, avec un langage incompréhensive, qui se parlent entre eux, qui considèrent le reste de la population comme de simples ignorants qui n’ont un seul intérêt, c’est d’écouter et d’appliquer ce qu’on leur dit. »C’est à ce titre exhorte-il, «il faudrait que, l’atelier serve de manière puissante à l’autocritique de la communauté scientifique et sa déconnexion des populations et son interconnexion absolument désastreuse avec les pouvoirs politiques quelle que soit la pensée politique et ça dure depuis très longtemps. Ça ne doit pas continuer. »
avec Sud quotidien