En marge de la rencontre d’échanges avec les présidents de conseil d’administration des hôpitaux, le ministre de la santé et de l’action sociale est revenue sur les thématiques développés. Il s’agit des nouveaux textes sur la gouvernance hospitalière, le processus budgétaire dans les EPS et les dysfonctionnements notés dans la gestion et l’exécution budgétaire. Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye indique des contraintes et autres problèmes rencontrés dans le pilotage de ces structures de référence ont été ressorties. « Il urge pour nous tous d’inscrire dans nos priorités, l’apurement total de la dette hospitalière, le recouvrement des différentes créances, celles du plan SESAME en particulier, l’élaboration de lettres de mission et de critères d’évaluation à l’intention des Directeurs d’EPS », dit-elle.
Le ministre de la santé et de l’action sociale invite de procéder à une redéfinition des normes en personnel pour chaque niveau d’EPS après un audit des effectifs et de la masse salariale, à l’élaboration de projets d’établissement et surtout au développement d’outils de décision tels que le système d’information et en priorité la comptabilité analytique. « Cette rencontre d’échanges et de partage reste importante pour nos préoccupations quant à la conduite des hôpitaux et surtout recueillir vos suggestions, et autres conseils pour un meilleur pilotage de ces établissements de référence », laisse-t-elle entendre.
Et de poursuivre : » Pour cela, il est nécessaire de nous accorder sur les principes fondateurs d’une nouvelle gouvernance hospitalière tant voulue par le Chef de l’Etat qui nous a instruit de mettre en place des réformes structurantes et pérennes pour le bien du système de santé ». A l’en croire, plusieurs évaluations ont ressorti des dysfonctionnements dans la gestion des EPS qui pouvaient être évités avec plus de rigueur dans l’encadrement des décisions ou dans les orientations préalables qui sont prises. « Cette situation est à l’origine de tensions régulières et d’arrêt des services car la plupart de ces hôpitaux peinent à assurer un approvisionnement correct des services là où les charges de personnel mobilisent l’essentiel de leurs recettes et une partie de leur subvention. Il nous faut agir et rapidement car la situation peine à se rétablir et les hôpitaux souffrent d’un système de financement de la santé seule garantie de l’accessibilité des couches vulnérables à des soins de qualité », tient-elle à préciser.
Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye qu’il résulte de cette situation que le système hospitalier peine à remplir véritablement sa mission de référence. « Le recrutement, dans certains cas abusifs, de personnel non qualifié par les hôpitaux avec la non maîtrise du fichier du personnel, caractérisé par une lourde masse salariale, les ruptures récurrentes dans l’approvisionnement en intrants, la dette aux fournisseurs, les dettes sociales et fiscales etc. sont autant de déterminants de la situation précaire que vivent les hôpitaux », liste-t-elle. Une situation, qui pour elle, a eu comme conséquence l’accumulation d’arriérés de règlement et l’augmentation de la dette hospitalière devenue de plus en plus insupportable et menaçant à terme la viabilité des établissements de santé. Elle reste convaincue que des mesures d’urgence notamment en ce qui concerne l’encadrement de l’utilisation des ressources publiques mais au-delà des décisions qui sont souvent décriées et dont la portée peut impacter négativement sur la qualité du service public offert aux populations doivent être prises. Elle souligne que l’hôpital consomme une part importante des moyens publics de santé. « Il est essentiel que ces ressources soient utilisées au mieux de l’intérêt des populations et qu’elles participent à la lutte contre la pauvreté », conclut-elle.
NGOYA NDIAYE (Rewmi)