Comme pour nombre d’autres pathologies depuis le début de la pandémie de Covid-19, la lutte contre le paludisme a perdu en énergie ces deux dernières années. Avec pour conséquence désastreuse une recrudescence des cas.
Ce 25 avril marque comme chaque année à la même date la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Un combat de longue date et qui avait permis de sauver de nombreuses vies. A tel point que la charge mondiale du paludisme avait régulièrement reculé entre 2000 et 2015. Selon le Fonds mondial dédié, « la lutte contre le paludisme est même l’une des plus grandes réussites de l’humanité en matière de santé publique, avec un taux de mortalité annuel imputable à la maladie ayant chuté de près de la moitié au cours des deux dernières décennies ».
Toutefois, la survenue brutale de la pandémie de Covid-19 début 2020 a mis un frein aux mesures développées au cours de années. A présent, « une recrudescence des cas de paludisme et des décès imputables à la maladie » est constaté. Et la maladie tue désormais un enfant chaque minute. « Les financements stagnent, la résistance aux médicaments et aux insecticides progresse, et le Covid-19 nous a fait dévier encore davantage de notre trajectoire, entraînant un risque de résurgence de la maladie et menaçant les gains durement acquis », précise le Fonds mondial.
La journée mondiale dédiée au combat contre ce fléau a pour but de refocaliser l’attention de tous sur ce problème de santé publique global. C’est pourquoi le thème de 2022 est « Innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies ». L’Organisation mondiale de la Santé appelle par ce biais à « investir et à innover pour trouver de nouvelles approches de lutte antivectorielle, de nouveaux produits de diagnostic, de nouveaux médicaments antipaludiques et d’autres outils en vue d’accélérer les progrès contre cette maladie ».
Une bonne nouvelle permet toutefois de nourrir l’espoir : la découverte du premier vaccin contre la maladie. Recommandé par l’OMS depuis octobre 2021 chez les enfants vivant dans les régions où la transmission est modérée à forte, il pourrait sauver la vie de 40 000 à 80 000 enfants africains supplémentaires chaque année s’il était déployé à grande échelle. Déjà « plus d’un million d’enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi ont reçu une ou plusieurs doses du premier vaccin antipaludique au monde, grâce à un programme pilote coordonné par l’OMS », se réjouit l’organisme.
Pour rappel, le paludisme est une maladie potentiellement mortelle provoquée par des parasites du genre Plasmodium. Ces derniers sont transmis par la piqûre de moustiques infectés. Au total, en 2020, 241 millions nouveaux cas de paludisme ont été dénombrés ainsi que 627 000 décès liés au paludisme dans 85 pays.
Bastien DAVID avec Destination Santé