Nous écrivons ces lignes avec le cœur d’un père en deuil, de petits anges morts dans un incendie, au sein d’une structure qui était censée leur garantir une belle entrée dans notre univers.
Tout le pays est dans l’émoi, à l’unisson nous dirons tous, « Plus jamais ca » !
Nous partageons la peine des familles, nous partageons la peine du personnel qui était en première ligne, nous prions pour que ces anges montent paisiblement au ciel.
Depuis ce Drame, les autorités sanitaires semblent vouloir rejeter la responsabilité sur les agents de service ce jour. Un aide infirmier limogé, une assistante infirmière et une aide infirmière mutées à la Région médicale de Louga.
J’aimerai attirer l’attention de l’opinion sur un certain nombre d’interrogations :
– Pourquoi le département de Linguère ne dispose que d’un EPS niveau 1, au moment où la plupart des départements ont un ou deux EPS niveau 2.
– La construction de l’hôpital respecte t’elle les normes (établissement recevant du public (ERP) de sécurité civile ?
– Il y-a-t’ il un plan sécurité incendie prévu pour cet établissement ?
– Pourquoi certains agents étaient obligés d’aller puiser de l’eau pour circonscrire le feu ?
– Le nombre d’agents de garde ce jour a-t-il respecté les normes édictées en la matière ?
– Les agents ont-ils été formés à faire face aux sinistres de ce type ?
– Pourquoi les innombrables missions de supervision du ministère (qui nous coûtent nos maigres sous) n’ont pas servi à prévenir le péril ?
– Pourquoi essayer d’ignorer les multiples sacrifices du personnel de l’hôpital pour prendre en charge les enfants du Djolof abandonnés par leur Etat?
Pour une fois arrêtez de sacrifier les maillons faibles, Bon Sang !
Ce drame par sa violence mérite qu’on exige une enquête sérieuse et que toutes les responsabilités soient situées. Toutes les responsabilités.
Si on détermine, sans complaisance, la chaine de responsabilités on se rendra compte que ces pauvres mères de familles qu’on jette en pâture, sont elles aussi des victimes.
Mais hélas, c’est plus commode, de se la couler douce dans le confort de son bureau, en signant des notes de service qui brisent la carrière de jeunes sénégalais qui se tapent plus de 80 heures de travail par semaine avec un revenu mensuel qui n’atteint pas deux cent milles francs et un outil de travail obsolète.
Que les populations exigent par tous les moyens légaux une enquête sérieuse et approfondie.
Dr Mamadou Demba NDOUR
Gynécologue à Matam
« Travail acharné, avec fermeté et rigueur même dans le dénouement total et quelque soit la rudesse des conditions de vie. Résister à toutes formes d’intimidation et d’oppression d’où qu’elles puissent provenir »
Drame à Linguère, de la responsabilité, au moins pour une fois de votre vie
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