L’UJPS (Union des jeunes pharmaciens du Sénégal) a organisé, le samedi 23 décembre 2023, un panel pour discuter des problèmes qui touchent le secteur pharmaceutique. Il a porté sur le thème suivant : « Les défis de régulation du secteur pharmaceutiques face aux attentes du jeune pharmacien ».
Dans le cadre de ses activités pour défendre les intérêts des jeunes pharmaciens du Sénégal, l’UJPS a tenu, hier, à Dakar, son assemblée générale en marge de laquelle un panel a été tenu. Une tribune pour eux d’étaler les maux qui gangrènent le secteur pharmaceutique et d’y apporter des solutions durables. Entre autres problèmes, l’UJPS veut s’attaquer à l’insertion des jeunes diplômés en pharmacie et la précarité de leur profession.
Docteur Falla Mané, membre du comité directeur de l’UJPS, affirme qu’il reste encore beaucoup d’efforts à faire dans le secteur pharmaceutique. « Nous avons mené plusieurs combats, mais tout n’est pas encore rose», souligne-t-il. A son avis, il reste encore plusieurs défis à relever notamment sur la grille salariale pour offrir aux jeunes pharmaciens «des conditions de vie décentes qui garantissent un épanouissement ». « C’est nous qui employons nos propres collègues et nous les mettons parfois dans des conditions difficiles. Ce qui n’est pas normal », fustige-t-il.

Il est également revenu sur la situation de précarité des jeunes pharmaciens assistants. « Les pharmaciens, qui sont dans les structures étatiques et dans le secteur industriel, bénéficient des rémunérations et des privilèges que les pharmaciens assistants ne disposent pas», déclare-t-il. Dans la mesure où une pharmacie ne dispose pas assez de moyens pour payer un salaire de base raisonnable à un jeune assistant, explique-t-il, la profession devrait s’organiser dans un système de solidarité pour sortir les jeunes diplômés de la précarité.
Dr Karamba Diallo, président de l’UJPS a saisi l’occasion pour appeler les jeunes pharmaciens à saisir les opportunités qu’offre le secteur public. « C’est bien d’ouvrir une officine et de gagner de l’argent mais les jeunes pharmaciens doivent penser à combler le vide dans le secteur public », affirme-t-il. Et de poursuivre : « Des médicaments très chers sont mis à la disposition de personnes qui savent pas les manipuler dans certaines zones du pays. On ne contrôle même pas les dates de préemption. Ainsi, le rôle du pharmacien montre toute sa quintessence ».

Pour lui, les pharmaciens peuvent jouer un rôle fondamental pour éviter la gabegie et l’anarchie dans la distribution des médicaments dans le secteur public. « La déontologie d’un pharmacien bien formé ne lui permet pas de s’adonner à certaines pratiques illicites », déclare-t-il.
Selon lui, le secteur public peut permettre aux jeunes pharmaciens d’apprendre beaucoup de choses sur leur métier et de gagner de l’expérience. « Un jeune pharmacien qui veut faire carrière ne doit pas être pressé à ouvrir une officine. Le secteur public est une aubaine pour une meilleur compréhension des enjeux du métier », dit-il.
Dans son exposé, Dr Assane Diop, le Président du Conseil d’administration de Socafi-Pharma, a abordé le rôle de l’assistant. « Le pharmacien assistant n’est pas un professionnel isolé. Il a la même responsabilité que le pharmacien titulaire », détaille-t-il en citant des articles. Il a également fustigé les textes qu’il juge «pauvres». Il appelé les autorités de corriger certaines incohérences pour permettre de recruter plusieurs pharmaciens assistants.

Concernant la convention collective, il affirme qu’elle ne règle pas le problème des pharmaciens assistants. « La convention collective ne peut pas traiter exclusivement la situation du pharmacien sans prendre en compte tous les autres travailleurs au niveau de l’officine », déclare-t-il.
A son avis, il faut un document officiel réglementaire qui ne parle que de l’assistanat. Pour l’accès au financement pour les jeunes pharmaciens, Dr Assane Diop a énuméré plusieurs pistes de solutions.
De son côté, Dr Cheikh Sadibou Camara, représentant de l’Agence de régulation pharmaceutique (ARP), est revenu sur les opportunités d’emploi des jeunes pharmaciens diplômés. « Il y a un décret lié aux établissements pharmaceutiques comme les agences de promotion et les agences de distribution des médicaments. Et cela ouvre des perspectives aux jeunes pour se positionner », affirme-t-il.
Infomed. sn
Merci bcp a l’ujps